Page:Revue pédagogique, année 1897.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA DICTÉE
ET L’ENSEIGNEMENT DE L’ORTHOGRAPHE



M. Payot, inspecteur d’académie à Privas, a publié dans la Revue universitaire[1] un très intéressant article contre l’usage que l’on fait habituellement de la dictée pour l’enseignement de l’orthographe à l’école primaire. Plus récemment, dans la Revue pédagogique[2], M. Carré, adoptant le raisonnement de M. Payot, apporte aux conclusions pratiques de mon collègue de l’Ardèche, très fortes déjà par les données scientifiques qui les accompagnent, l’appui de son expérience si sùre et si universellement reconnue.

Nos instituteurs, avides de mieux faire, s’enthousiasment aisément pour les méthodes nouvelles ; mais certains d’entre eux, souvent les meilleurs parmi les plus jeunes, sont naturellement conduits à forcer les indications qu’on leur donne. Croyant qu’il importe, pour mettre en relief l’originalité des procédés modernes, de faire table rase de la routine ancienne, ils risquent de s’égarer au détriment de la régularité, de la rapidité même des progrès de leurs élèves.

Certes, je reconnais, avec MM. Carré et Payot, que l’on use assez mal de la dictée dans un trop grand nombre d’écoles, et qu’une analyse scientifique des phénomènes de la mémoire conduit, d’une manière indiscutable, à signaler d’abord les points faibles d’un enseignement routinier, à indiquer ensuite avec précision la méthode qui devra guider l’instituteur dans ses exercices journaliers. Cependant je crains qu’un grand nombre de maîtres dociles ne retiennent, comme des préceptes ayant force de loi ou tout au moins comme des théorèmes, les maximes suivantes, qui sont présentées en bonne lumière dans les articles de MM. Carré et Payot et qui, pour un lecteur superficiel, semblent les résumer :

  1. 15 juin 1896.
  2. Novembre 1896.