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LES ÉCOLES EN RUSSIE.

nombre ont pour objet de donner des instituteurs bilingues aux peuples tatares, bouriates, votiaks etc…, Ces établissements ont pour nous un double intérêt ; ils assurent de nouveaux adeptes à la civilisation européenne et réalisent sans bruit des conquêtes pacifiques.

Les 58 séminaires dont nous venons de parler comptaient au 1er janvier 1876 — c’est la date où s’arrêtent les documents officiels — 3,851 élèves dont 562 femmes. Sur ces élèves 47 % étaient des fils de paysans. Ainsi à peine sortie du servage et de l’ignorance, la classe rurale fournit déjà la moitié des maîtres qui instruiront la nouvelle génération. Le Ministre s’est efforcé d’assurer à ces écoles normales tous les instruments de travail nécessaires : en 1875 il leur a distribué 12,903 volumes qui ont coûté 19,604 roubles. Dans toutes, les élèves ont dû consacrer une partie de leurs moments de loisir à l’étude d’un art mécanique : la reliure, la menuiserie, la serrurerie, l’horticulture. L’entretien des écoles normales n’a pas coûté en 1875 moins de 1,013,587 roubles.

Le chiffre des écoles primaires dépendant du ministère de l’instruction publique était au 1er janvier 1876 de 33,936 ayant 955,499 élèves dont 785,465 garçons et 170,034 filles. Ces chiffres constituaient un accroissement sérieux, par rapport à ceux de l’année précédente : 1,547 nouvelles écoles avaient été ouvertes, soit un accroissement de 6.4 % ; 35,592 nouveaux élèves les fréquentaient, soit une augmentation de 3.7 %. Le Ministre signale l’influence que les nouvelles institutions militaires de l’empire exercent déjà sur les paysans ; ils envoient leurs enfants à l’école pour leur assurer les avantages réservés aux soldats qui arrivent avec un certificat d’école primaire.

Cependant, si d’une part le nombre des écoliers s’accroît,