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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN BELGIQUE.

Cette organisation de l’inspection moitié civile et moitié ecclésiastique qui fonctionne depuis 4842 en Belgique avec plus ou moins de succès et surtout plus ou moins d’accord, cette organisation est réclamée aujourd’hui par les ultramontains allemands. En effet, toute la séance du 23 Janvier 4878 de la Chambre des Députés de Prusse a été consacrée à la discussion d’une série de pétitions, portant plus de cent mille signatures et relatives à l’enseignement primaire. Les pétitionnaires demandent surtout que les emplois d’inspecteurs des écoles catholiques soient exclusivement réservés aux catholiques ; que l’autorité ecclésiastique seule désigne les professeurs de religion ; que les professeurs jouissent, dans leur enseignement, d’une liberté absolue.

Les orateurs ultramontains, et notamment MM. Reichensperger, de Bruel et Windhorst, demandent en outre que les enfants catholiques ne puissent être contraints à assister à l’enseignement religieux donné par un professeur qui ne serait pas agréé par les autorités ecclésiastiques. Le docteur Falk, ministre des cultes, le docteur Virchow et d’autres membres éminents de la majorité ont vivement combattu ces propositions, qui ont été rejetées à la suite du vote par 267 voix contre 104 d’un ordre du jour pur et simple.

Les inspecteurs provinciaux se réunissent tous les ans en commission centrale, sous la présidence du ministre de l’intérieur. Les évêques et les consistoires peuvent s’y faire représenter, mais leurs délégués n’ont que voix consultative. Des concours annuels, auxquels doivent prendre part tous les établissements soumis à l’inspection, sont organisés dans chaque province, par les soins de la députation permanente, entre les élèves de la division supérieure.

Il existe en Belgique quatre écoles normales de l’État