Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1878.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
255
L’ÉCOLE TURGOT AU HAVRE.

Par conséquent, c’est de ce côté que devait se tourner l’attention des voyageurs.

Les souvenirs du cours de cosmographie, rafraîchis par une conférence du professeur, facilitaient aux élèves l’intelligence du phénomène des marées ; ils ont pu en constater l’action à distance en remontant la Seine et l’Orne. L’époque du voyage était favorable ; elle permettait d’apprécier la force de la marée aux quadratures et aux syzygies, et de bien se rendre compte de ce qui constitue la barre d’un fleuve. Sous le rapport zoologique, la plage du Havre est pauvre. Mais l’aquarium contient quelques spécimens intéressants des espèces qui vivent dans l’Océan.

La géographie a été plus favorisée. Nombre de définitions ont été rendues vivantes et claires par la vue des accidents naturels qu’elles expriment. Embouchure, estuaire, golfe, baie, cap, port, autant de termes dont le sens est désormais parfaitement précis dans la mémoire des jeunes voyageurs. Ils n’ont pas manqué de noter la ligne de démarcation entre la Seine et la mer, ligne tracée par la différence de couleur des eaux.

Si des faits naturels on passe aux travaux de l’homme, quel vaste champ d’observations ! le port et l’avant-port, les bassins et leur installation, les écluses, les cales à sec pour les réparations, la conduite des navires pour l’entrée et la sortie à la jetée, le service des sémaphores, devenu si important depuis que l’organisation des observatoires météorologiques permet de suivre, avec l’aide du télégraphe, les mouvements de l’atmosphère et de signaler l’approche des tempêtes. On n’a pas négligé de faire remarquer que les flots enregistrent automatiquement leur hauteur.

Mais il n’aurait pas suffi aux élèves de contempler à dis-