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h. marion. — le nouveau programme de philosophie

avec le cours dogmatique, en lui donnant par exemple une leçon par semaine ; d’autres enfin l’incorporent pour ainsi dire au cours lui-même, en commençant, par exemple, l’étude de chaque grand problème par un historique de la question. C’est peut-être de cette dernière manière que les notions d’histoire se gravent le mieux dans l’esprit et se coordonnent le plus utilement avec les conclusions dogmatiques du professeur, sans les troubler. Mais soit qu’on adopte l’une ou l’autre de ces méthodes, soit encore que l’on prenne occasion de la lecture des auteurs pour insister d’une manière particulière sur telle grande école historique, deux choses seront toujours nécessaires, dont aucune ne suffirait seule ni ne pourrait remplacer l’autre : 1o une exacte chronologie, un tableau suivi donnant une idée juste des rapports et de la filiation des systèmes ; 2o, pour les systèmes d’une importance capitale, un exposé assez ample et méthodique pour que l’élève en retienne au moins les grands traits, le caractère dominant et l’esprit.

Le Cours proprement dit reste divisé, conformément à la tradition classique, en quatre grandes parties : Psychologie, Logique, Morale, Métaphysique et théodicée ; mais ces quatre parties sont précédées d’une Introduction et suivies d’une Conclusion générales ; puis elles sont replacées entre elles dans l’ordre qu’on s’accorde à trouver le plus philosophique ; enfin et surtout, les questions y sont distribuées d’une manière nouvelle et qui a paru plus exacte, en même temps que des questions nouvelles y sont introduites, propres à rajeunir et à vivifier l’enseignement.

En forme d’Introduction, le professeur est invité à parler non plus seulement « de l’objet de la philosophie et de ses rapports avec les autres sciences », mais de la science en général, de la classification des sciences, de la philosophie des sciences, etc., de façon à faire embrasser d’abord aux élèves par une vue d’ensemble tout le domaine des connaissances positives, puis à leur faire trouver pour ainsi dire par eux-mêmes, dans ce domaine et au delà, l’objet propre de la philosophie, sa place à part dans le champ de la curiosité humaine. — De même, il a semblé désirable que le cours ne finit pas sur une question particulière, si haute qu’elle fût, mais qu’une fois achevé il eût sa Conclusion. Il n’est guère d’élève, si médiocre soit-il, qui ne sente vaguement et ne reconnaisse volontiers, après sa philosophie, que cette classe lui a beaucoup profité, lui a ouvert l’esprit sur cent choses qu’il ne soupçonnait point. Eh bien ! c’est ce qu’il faut faire remarquer à tous expressément, non seulement afin de leur montrer qu’ils n’ont pas perdu leur temps et leur peine, mais afin qu’ils restent attaches à la philosophie, confiants dans l’esprit philosophique.