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notices bibliographiques

livrent-ils pas dès lors la société sans défense aux tentatives de bouleversement social ?

M. D. cherche donc à réhabiliter l’idée d’un principe absolu, métaphysique du droit. Après avoir critiqué comme insuffisant celui que fournit la liberté, il nous propose le triple principe de la causalité humaine (thèse), de la liberté (antithèse) et de la personnalité (synthèse).

Nous nous reconnaissons médiocrement sensible au charme de cette trilogie hégélienne, d’autant que M. D. ne s’applique guère à nous faire voir comment il serait capable d’exorciser le fantôme socialiste. Aussi bien ne saisissons-nous pas comment la liberté pourrait être l’antithèse de la causalité humaine. Quoi qu’il en soit, M. D. pense trouver, dans sa théorie de la causalité humaine, les bases d’une théorie de la production, et par conséquent du capital, lequel serait non un facteur, mais un résultat de la production. Nous ne saurions discuter une théorie aussi sommairement et aussi vaguement indiquée, et dont nous ne voyons pas trop comment elle peut conjurer la crise sociale.

G. B.

Arth. d’Anglemont. — Dieu et l’être universel. Abrégé de Dieu dans la science et dans l’amour, etc. Paris, Ghio, 1889, 1 vol.  in-12, 485 pages.

Nous devons supposer que M. A. d’Anglemont jouit de facultés intuitives spéciales qui lui permettent de donner en frontispice une image de l’âme humaine, et d’avoir des notions très détaillées sur « l’être animique humain », et ses multiples « radiations », les « astralités corporelle, animique ou sociale », la « nature angélique et archangélique », etc.

Ces facultés nous faisant absolument défaut, nous ne pouvons que signaler le livre à ceux qui penseraient en être doués, et nous déclarer nous-même totalement incapable de contrôler les assertions de l’auteur.

G. B.

A. de Freitas. — Escorços de ethologia entomica (Essai d’éthologie entomologique), in-16, 140 p.. Recife (Brésil), Laporte, édit., 1888.

Voici un petit essai d’éthologie à intentions psychologiques bien déterminées, et qui montre bien l’importance de l’étude morale des animaux inférieurs pour une théorie scientifique de l’homme. Il renferme assez d’idées générales, conformes aux résultats scientifiques de l’évolution, et pas l’ombre d’une finalité métaphysique. C’est pourtant là seulement une ébauche de psychologie entomique, mais très bonne à consulter pour les philosophes aussi bien que pour les naturalistes. Les premiers surtout y apprendront d’intéressantes choses sur les mœurs,