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avec une détermination initiale comme un passé. Représentons ces faits par nos schèmes : nous pouvons traduire les représentations d’espace en cycles continus, tandis qu’il nous faudra traduire les représentations du temps en cycles discontinus, c’est-à-dire continus en sens contraire à partir du point d’arrêt. Il ne faut pas oublier que la forme circulaire est imposée à notre représentation par la conscience et l’impossibilité de confondre pour le temps le point initial avec le point final, loin d’exclure ce schème, doit s’exprimer immédiatement sur le fait par son moyen. Mais d’après l’expérience, les cycles continus réalisés avec le moindre effort subjectif, ou dynamogènes, sont orientés de gauche à droite en haut, les représentations de l’espace s’orienteront donc suivant ces cycles : les représentations du temps suivant les cycles contraires. D’autre part, nous savons que la sensation correspond à un arrêt qui détermine en conséquence une réaction en sens contraire. Une sensation qui, comme la sensation visuelle, s’exerce dans l’espace, puisqu’elle est différenciée par la position, la couleur et l’éclairement des points, se comptera donc sur un cycle orienté de droite à gauche en haut, tandis qu’on comptera sur un cycle orienté en sens contraire une sensation qui, comme la sensation auditive, s’exerce dans le temps, puisqu’elle est différenciée par l’amplitude, le nombre et la forme des vibrations dans l’unité de temps. C’est ainsi qu’il m’a été possible d’asseoir sur des bases solides la restitution des calculs inconscients, visuels et auditifs.

La méthode qui permet de déterminer les sens de représentation de sensations distinctes permet d’orienter également les sensations simples dans lesquelles se décompose une sensation complexe, comme la sensation visuelle : sensation de lumière, sensation de couleur, sensation de forme ; il suffit de savoir que chacune de ces sensations, par rapport à la précédente, correspond à un travail psycho-physiologique plus complexe (ce que l’expérience démontre en marquant la nécessité d’excitations lumineuses de plus en plus intenses pour la distinction de la lumière, de la couleur et de la forme d’un groupe de points). Or nous avons, dans les directions à gauche, en bas, à droite, en haut, des représentations de l’inhibition et de la dynamogénie ; nous pouvons assigner à la sensation lumineuse le secteur gauche, à la sensation de couleur le secteur situé en bas à droite et à gauche, à la sensation de forme le secteur de droite. Les directions sont distantes de 1/3 de circonférence : ce qui n’implique pas entre le travail expressif correspondant à la sensation de forme et le travail expressif correspondant à la sensation lumineuse le rapport simple de 3 à 1 : car cette forme circulaire que