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analyses. — ottolenghi et lombroso. Nuovi studi, etc..

« qu’il ne suffit pas de montrer que, chez les êtres humains, le langage réceptuel supérieur est précédé par l’inférieur, à moins qu’on ne montre que le premier est un résultat du second et qu’il n’est pas légitime de dire post hoc ergo propter hoc ». Mais c’est là, à notre avis, méconnaître complètement la position prise par l’auteur. Il est bien clair que si, à un moment quelconque, il ne s’était pas trouvé chez l’Homo alalus une supériorité mentale quelconque qui l’a élevé au-dessus des bêtes en lui permettant l’usage du langage articulé, il serait resté au niveau des bêtes. La question posée par Romanes est tout autre. Il s’agit de savoir si, avec l’homme, apparut une faculté mentale nouvelle, sans précédents, qui constitue pour lui un proprium quid, comme on l’a tant de fois répété, ou s’il n’y a qu’un accroissement en degré de facultés déjà manifestes dans la série animale. Les faits paraissent bien plus en faveur de sa thèse que de celle de ses adversaires.

Pour notre part, nous souhaitons que ce travail soit bientôt continué dans la même direction. Nous y gagnerons un nouveau livre, clair, bien ordonné, nourri de faits et instructifs, comme tous ceux du même auteur.

Th. Ribot.

Ottolenghi et Lombroso. Nuovi studi sull’ipnotismo e la credulita. In-8o, 52 p., Turin, 1880.

Cette intéressante brochure contient le résumé d’un grand nombre de recherches expérimentales que les deux auteurs italiens ont faites sur l’hypnotisme. Trois questions principales ont été étudiées : 1o l’influence de l’aimant sur les phénomènes hypnotiques suggérés, en d’autres termes la polarisation psychique ; 2o l’action des instruments de physique, tels que prismes, lentilles convexes et concaves, spectroscope, etc., sur les images hallucinatoires ; 3o la crédulité des sujets, en dehors des manœuvres hypnotiques, c’est-à-dire la suggestion à l’état de veille. Nous allons suivre les auteurs pas à pas, en résumant leurs principales observations.

1o Polarisation psychique. — Les lecteurs de la Revue connaissent bien ce phénomène, sur lequel M. Féré et moi avons publié nos premières observations en 1885. Depuis cette époque, la polarisation psychique a été acceptée par les uns, repoussée par les autres ; il en est ainsi du reste de toutes les observations nouvelles, qu’elles soient vraies ou qu’elles Soient fausses. Les auteurs qui ont pu retrouver la polarisation psychique sont Blanchi et Sommer, Raggi, Lombroso ; ceux qui l’ont niée sont Morselli, Forel, Tanzi, Bernheim. Pour ma part, je ne suis pas revenu sur cette question depuis 1885, mais M. Féré l’a reprise dans ses études de psycho-mécanique sur les Sensations et les Mouvements, et a essayé d’objectiver l’inversion de l’état physiologique qui caractérise la polarisation, en étudiant l’état moteur des sujets polarisés.