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A. BINET.sur les mouvements volontaires

Il est incontestable que le tracé dynamographique obtenu à l’aide de la contracture en flexion appartient, par son peu d’élévation, par sa longueur, par l’absence de tremblement et de fatigue, au type des mouvements qui se produisent dans le membre anesthésique ; de plus ce type se présente avec des caractères plus nets dans les contractures du membre anesthésique que dans celles de l’autre membre. Chez Demang…, en contracturant la main qui tient le dynamographe, on obtient, à droite (côté anesthésique), le chiffre 10, qui est à peu près égal au chiffre de la pression volontaire, lequel est de 11, 5 ; à gauche on obtient le chiffre 20, inférieur à celui de la pression volontaire, lequel est de 28. Ainsi, nous trouvons chez Demang…, comme chez P. S., que la contracture est plus intense du côté sensible que du côté anesthésique.

Nous constatons également chez cette malade qu’il y a une grande différence entre le tracé dynamographique de l’effort volontaire du côté sensible et le tracé dynamographique d’une contracture de ce même côté. Dans la contracture la courbe est plus longue et plus lisse.

V

Les études que nous venons de résumer ont porté sur trop peu de sujets pour servir de base à des conclusions générales. On sait du reste que dans une maladie essentiellement polymorphe comme l’hystérie, il y a de grandes variétés d’une malade à l’autre. Comme exemple de ces variétés, nous pouvons rappeler l’influence de la suppression des excitations lumineuses sur l’intensité des contractions musculaires volontaires. Chez certains sujets, l’occlusion des yeux produit un affaiblissement du pouvoir moteur qui va jusqu’à la paralysie ; ils ne peuvent plus serrer le dynamomètre qu’on place dans leur main anesthésique, et, s’ils sont debout, ils s’affaissent. Chez d’autres, au contraire, le chiffre dynamométrique est à peu près le même, que les yeux soient ouverts ou fermés, et ils restent debout sans fléchir sur leurs jambes.

Nos études sur les mouvements volontaires doivent donc être considérées comme une série d’observations particulières ; on pourra vérifier ces observations sur certains sujets, et ne pas les retrouver chez d’autres.

Résumons maintenant ce que les expériences précédentes nous ont appris sur les mouvements volontaires de quelques hystériques. Il existe, peut-on dire, deux types bien distincts, bien tranchés de mouvements volontaires.