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CONTRIBUTION À L’ÉTUDE DES MENSURATIONS PSYCHOMÉTRIQUES CHEZ LES ALIÉNÉS


Les recherches psychométriques chez les aliénés commencent à peine à s’introduire dans la pratique. Elles sont cependant d’une très haute importance, maintenant que dans la médecine actuelle prédomine la méthode expérimentale.

Tout ce qui a été trouvé jusqu’à présent sur la question de la mensuration du temps des processus psychiques élémentaires chez les aliénés ne peut être considéré comme définitif et demande des recherches ultérieures.

MM. Obersteiner[1] et Buccola[2] qui s’en sont occupés ont constaté seulement que les processus psychiques élémentaires sont ralentis chez les aliénés. Dernièrement M. Tchige[3] apporta d’autres faits dans son travail entrepris dans le laboratoire de M. le professeur Flechsig. Il se donna comme tâche de mesurer le temps des principaux processus psychiques pendant cette période d’aliénation où l’imbécillité strictement dite n’apparaît pas encore, mais où les facultés intellectuelles commencent à s’affaiblir. Il constata dans deux cas (un cas de paralysie générale à la période d’excitation et un de manie à l’état d’amélioration) une réduction manifeste du temps d’associations. Pour ce qui est de la durée du temps de simple réaction et du temps de choix, l’auteur n’est arrivé à aucune conclusion.

M. le professeur Bechtéref me proposa de vérifier les recherches de M. Tchige ; c’est ce que j’acceptai volontiers.

Tout d’abord je jugeai que M. Tchige avait eu tort de recourir aux chiffres d’autres observateurs pour établir la comparaison des résultats qu’il avait obtenus.

  1. Virch. Arch., Bd. LIX, Heft 3 et 4.
  2. La legge del tempo nei fenomeni del pensiero. Biblioteca scientifica internat., vol.  37.
  3. Wiestnik Psychiatrii, 1885, sec. vol.  1885, m. II.