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analyses.Scottish metaphysics reconstructed.

blême de la vie future ne se posait nullement alors comme de nos jours, sous l’influence des idées chrétiennes, et il soumet à une critique assez vive les arguments spiritualistes.

Dans les notes, l’entretien de Socrate avec la courtisane Théodote (Xénophon, Mémor., III, 11) est analysé avec finesse ; le Second Hippias est rapproché de l’entretien avec Euthydème (Mémor., IV, 2) ; l’Economique de Xénophon est étudié, et il est montré que rien n’y appartient à l’enseignement véritable de Socrate ; enfin le Hiéron, attribué à Xénophon, est apprécié comme étant l’œuvre d’un sophiste, « à moins qu’il n’appartienne au cycle platonicien ».

En résumé, M. Sorel nous a donné un volume très intéressant, dont les thèses principales méritent au moins réflexion, et qui, pour nombre de points de détail, sera consulté avec fruit. Nous ne pouvons que souhaiter à l’auteur que le succès de son livre lui permette de l’améliorer encore ; mais les réserves qu’il peut provoquer sont intimement liées aux difficultés de la question que M. Sorel a voulu aborder, et qui, malgré tant de travaux qu’il est inutile de rappeler, restera probablement toujours une des plus obscures de l’histoire de la philosophie.

Paul Tannery.

Scottish metaphysics reconstructed in accordance with the principles of physical science, by the writer of free notes on Herbert Spencer’s first principles. William Blackwood and Sons, Edinburgh and London, 1887.

La métaphysique écossaise peut, selon l’auteur des Libres Notes sur les Premiers principes de Spencer, être utilement reconstruite ou restaurée, de manière à être mise en harmonie avec la physique prise, au sens le plus large du mot, comme la science de la nature inorganique et organique. De même que la physiologie ou la biologie est la science de l’organisme vivant et de ses fonctions, la psychologie est la science de l’esprit et de ses fonctions ; mais de même que la physique embrasse la physiologie et la dépasse, la métaphysique embrasse la psychologie et va plus loin qu’elle. Pas plus qu’on n’étudie la nature physique en se limitant strictement à la partie organisée, c’est-à-dire au corps, on n’étudie la nature morale ou hyperphysique en se bornant à examiner l’esprit ou la partie qui en est organisée. On ne peut connaître l’organisme corporel et ses fonctions sans observer son action dans le domaine extra-organique, sans marquer les relations réciproques qui unissent l’organisme et ce qui l’environne. On ne peut comprendre l’organisme mental et ses fonctions sans observer ses opérations dans le champ extra-mental et sans considérer les relations réciproques qui existent entre l’esprit et son entourage moral (moral environment). De même que le corps tire sa substance, sa nourriture, sa croissance de ce qui l’environne, l’esprit doit tenir sa substance, sa