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ensuite rationnel, réfléchi et voulu. Dans toutes les races sauvages ou civilisées, il apparaît et se développe de trois manières : il est privé, personnel et public. Il fait partie de l’organisme social, progresse ou s’altère avec lui. Il se conformera de plus en plus à l’idéal de plus en plus parfait du bonheur humain.

M. Pilo. Le problème esthétique. — L’auteur examine les données et les difficultés du problème, les critères et la méthode, il étudie les conditions naturelles du beau physique, moral, artistique, les relations de l’art et de l’esthétique ; l’évolution du beau dans notre âme, de la simple sensation agréable et de la réaction purement somatique à la plus haute intellection du beau et à la plus admirable création de l’art. Il se propose d’en montrer prochainement dans un livre les éléments mathématiques, mécaniques, physiques, qui sont dans l’objet même, naturel ou artificiel, puis les facteurs subjectifs, race, âge, sexe, santé, tempérament ; puis les éléments internes psychiques, sensibilité et goût, émotivité et bonheur, intelligence et culture, mémoire et imagination, volonté et habileté ; enfin les facteurs externes physiques, biologiques, sociologiques, qu’ils soient économiques ou politiques, moraux ou intellectuels.

E. Tanzi. Les hallucinés. — L’illusion ne se distingue pas de l’hallucination, et, entre celle-ci et l’image mnémonique, il y a surtout une différence de degré. Qui dit halluciné ne dit pas fou. L’hallucination se produit avec ou sans délire dans la maladie, sous l’influence de substances toxiques ou de fortes émotions. L’enfant dans le jeu (Perez, Preyer) est souvent à demi halluciné. Les songes sont des formes d’hallucination. Il y a aussi une sorte d’hallucination collective, que Sergi regarde à tort comme psychose épidémique. La folie est, d’ailleurs, le champ où domine l’hallucination. Son espèce et sa morbide insistance, et non son mécanisme et son mode, établissent l’espèce d’aliénation mentale. Quant au problème génétique ou mécanico-physiologique de l’hallucination, la théorie qui le rattache à l’irritation des nerfs (Darwin, Foville) est loin d’expliquer tous les faits. Le point de départ de l’excitation hallucinatoire est souvent dans les centres fonctionnels de la sensation. Elle peut être considérée comme une exagération de leur activité. Ce serait, selon la forte expression de Tamburini, une sorte d’épilepsie sensorielle.

Autres articles : G. Marchesini. Absolu et relatif. — N. Colajanni. Sur la définition du délit d’après les dernières études de sociologie criminelle. — L. Maggi. La transformation expérimentale de l’espèce microbique. — A. DE Bella. Notes sur la dégénération dans l’histoire. — G. Sergi. La culture dans la vie d’aujourd’hui. — N. Colajanni. Un sociologue optimiste : Icilio Vanni.

Principaux comptes rendus : G. Lyon. L’idéalisme en Angleterre au xviiie siècle. — Th. Ribot. Psychologie de l’attention (E. Tanzi). —