Page:Ribié - Geneviève de Brabant, 1804.djvu/13

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Tendre et cruel époux ! veuille le ciel que jamais mon innocence ne frappe ton oreille ; le reste de ta vie, seroit condamné aux remords. Un misérable nous sépare, et va percer le cœur d’une infortunée qui devoit partager ta gloire et ton amour… Ah ! je pardonne à ton erreur, et le vais employer le peu d’instans qui me restent à prier le Tout-Puissant de veiller à ton bonheur. Le destin des mortels est de commettre des fautes, le privilège de la vertu, est de les pardonner.

Rose.

Non, madame, non, vous ne périrez point. Je vais conter votre malheur à tous ceux qui vous entourent. Je vais envoyer au devant de Sifroi. J’irai moi-même s’il le faut ; et dussai-je y perdre la vie, je bénirai ma destinée, puisque au moins j’aurai sauvé le fils et sa mère infortunée.

(Elle va pour sortir.)

SCÈNE X.

Les Précédents, GOLO, Gardes.

Golo, aux gardes.

Arrêtez ces femmes ; que personne ne sorte, et que les gardes seuls qui me suivent entrent dans ce sallon.

(L’orchestre joue.)

PANTOMINE.

(Golo demande une réponse décisive, Geneviève, ne balance pas ; elle préfère la mort au déshonneur. Golo ordonne aux gardes de l’entraîner hors du sallon, et de la mener à la mort avec son fils. Après que Geneviève et son fils sont entraînés, Golo reste seul, livré aux remords qui tourmente tous les scélérats).

SCÈNE XI.

GOLO, un OFFICIER, lui remettant une lettre.

L’Officier.

Voici une lettre de Sifroi, très-pressée, sans doute, car le cheval de celui qui vient de l’apporter, est mort de fatigue en arrivant.

Golo.

Donnez, et laissez-moi seul.

(L’officier sort.)