Page:Ribié - Geneviève de Brabant, 1804.djvu/19

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qui chaque jour adresseront des vœux à l’éternel, pour ta gloire, ton bonheur et ta prospérité. (Elle chante.)

(Air : au bord d’une fontaine.)
Comme une criminelle
Je languis chaque jour,
Je fus pourtant fidelle
A mes sermens d’amour.
Félicité passée
Qui ne peut revenir
Tourment de ma pensée
Que n’ai-je en te perdant, perdu le souvenir.
Un homme plus sauvage
Que le loup ravissant,
Sacrifie à sa rage
Une mère, un enfant,
Une tendre victime,
Des plaisirs du chasseur
Pour empêcher le crime,
Du premier aliment nous offre la douceur.
Dieu, dont la bienfaisance
Veille, sur les humains,
Protège l’innocence
Adoucis leurs destins,
Jette un œil de clémence
Sur mon sort rigoureux
J’adore ta puissance
Mais fais, que détrompé, mon époux soit heureux.

Ah ! si jamais le sort nous réunissoit, j’ai conservé la preuve de mon innocence, dans l’infâme lettre du scélérat, du bourreau de tous les miens.

{{didascalie|(On entend le bruit du cor, qui annonce une chasse, elle témoigne de l’inquiétude pour son enfant. La chasse approche elle rentre dans sa caverne ; les chasseurs paraissent poursuivre la biche ; elle court assez fort pour n’être point atteinte, ils la perdent de vue, pendant ce temps elle se sauve dans la retraite de Geneviève. Les chasseurs la cherchent, mais inutilement ;