Page:Ribié - Geneviève de Brabant, 1804.djvu/8

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tu la conduiras dans le plus épais du bois voisin… Voilà mon poignard, tu sais ton devoir.

Imbert.

Et je le ferai, je vous le jure.

Golo.

J’en veux un sûr témoin, et je l’attends de ton amitié.

Imbert.

Parlez… je suis prêt.

Golo.

C’est le cœur de la cruelle que j’exige. Je veux le voir palpitant ; cet inflexible ennemi, ce tyran du mien, l’auteur de tous mes maux. C’est en me le présentant tout sanglant que je t’embrasserai, que je reconnaîtrai mon ami… Que les larmes, les plaintes et les cris ne fassent rien sur le tien ; qu’il soit inaccessible à la pitié ; mes bienfaits, ma reconnaissance et mon estime sauront récompenser ton zèle.

Imbert.

(A part.) Ah ! le scélérat ! (haut.) Oui, votre estime sur-tout, c’est ce que j’ambitionne. Je vais tout mettre en usage pour qu’il vous soit impossible de me faire le moindre reproche.

Golo.

On va répéter en ces lieux la fête qu’elle prépare pour célébrer le retour de son époux. Eloignons-nous, je ne reparaîtrai que lorsqu’elle sera seule. (Ils sortent.)

SCÈNE III.

(Les paysans, toute la maison de Sifroi font les préparatifs pour répéter la fête qu’ils se proposent de donner à leur ami.)

Geneviève et son fils arrivent pour être spectateurs. Après les ballets le théâtre change et représente l’appartement de Geneviève.

SCENE IV.

(Plusieurs femmes entourent une ottomane sur laquelle reposé doucement l’enfant de Sifroi, de l’autre côté une table surmontée d’une armure complette, derrière le bouclier, sur lequel est le chiffre de Sifroi entrelassé avec celui de sa femme, une sablière, un écritoire et des papiers, etc.)

SOPHIE, ROSE.

Rose.

La fête sera superbe, avez-vous vu tous ces danseurs, ces danseuses, ces chiffres entrelassés, ces jolies devises ? Le bon Sifroi va être bien surpris : il ne sera pas content, vous le, connaissez, il saura gré à son épouse mais répétera : j’en