Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/116

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tation artificielle, instable et précaire, de l’attention spontanée.

2o Celle-ci seule est naturelle et efficace.

3o Elle dépend, quant à son origine et à sa durée, de certains états affectifs, de la présence de sentiments agréables ou désagréables ; en un mot, elle est sensitive dans son origine, ce qui la rapproche des réflexes.

4o Les actions d’arrêt paraissent jouer un rôle important, mais mal connu, dans le mécanisme de l’attention.

Pour justifier ces propositions, il est bon d’examiner d’abord l’attention spontanée et de la prendre sous ses formes les plus diverses. L’animal en arrêt qui guette sa proie, l’enfant qui contemple avec ardeur quelque spectacle banal, l’assassin qui attend sa victime au coin d’un bois (ici l’image remplace la perception de l’objet réel), le poète possédé par une vision intérieure, le mathématicien qui poursuit la solution d’un problème[1] : tous présentent essentiellement les mêmes caractères externes et internes.

L’état d’attention intense et spontanée, je le définirais volontiers, comme Sergi, une différenciation de la perception produisant une plus grande énergie psychique dans certains centres

  1. Il ne s’agit, bien entendu, que de ceux qui sont poètes ou mathématiciens par nature, non par éducation.