Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/154

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mouvement de la pensée amène une association nouvelle de mots et d’idées qui se substitue à l’autre immédiatement. Il se peut donc que l’individu, comme être qui choisit et préfère, n’y soit pour rien. En subtilisant davantage, on peut soutenir que tous ces cas ne sont pas rigoureusement comparables ; que, si pour composer une ode l’automatisme suffit, pour la corriger il ne suffit pas ; que, dans ce dernier cas, il y a un choix, si rapide, si insignifiant qu’on le suppose. Au lieu d’un zéro de volonté, nous aurions un minimum de volonté. Cette opinion se ramènerait à la première ou n’en serait séparée que par une nuance.

Le lecteur choisira entre ces deux interprétations. Je passe à des cas où les données sont plus nettes.

Il y a chez les hypnotisés des exemples nombreux de résistance. Un ordre n’est pas obéi, une suggestion ne s’impose pas d’emblée. Les magnétiseurs du siècle dernier recommandaient à l’opérateur le ton d’autorité, à l’opéré la foi, la confiance qui produit le consentement et empêche la résistance.

« Pendant l’état de somnambulisme, B… accomplit sur l’ordre certains actes ; mais elle se refuse à d’autres. Le plus souvent, elle ne veut pas lire, bien que nous nous soyons assurés qu’elle y voit, malgré l’occlusion apparente