Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/155

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des paupières… En plaçant les mains de B… dans l’attitude de la prière, celle-ci s’impose à son esprit. Aux questions, elle répond qu’elle prie la sainte Vierge, mais qu’elle ne la voit pas. Tant que les mains demeurent dans la même position, elle continue sa prière et ne dissimule pas son mécontentement si l’on cherche à l’en distraire. En déplaçant les mains, la prière cesse aussitôt. Toute fatale qu’elle est, la prière, dans ce cas, est en quelque sorte raisonnée, puisque la malade résiste aux distractions et est capable de soutenir une discussion avec celui qui vient l’interrompre[1]. »

L’un des sujets de M. Ch. Richet qui se laisse sans aucune difficulté métamorphoser en officier, en matelot, etc., se refuse au contraire avec larmes à être changé en prêtre : ce que le caractère, les habitudes du sujet et le milieu où il a vécu expliquent suffisamment.

Il se trouve donc des cas où deux états coexistent : l’un par une influence du dehors, l’autre par une influence du dedans. Nous connaissons la puissance automatique du premier. Ici, un état contraire l’enraye ; il existe quelque chose qui ressemble à un pouvoir d’arrêt. Mais ce pouvoir est si faible qu’il cède d’ordinaire à des attaques répétées, si

  1. P. Richer, Étude sur l’hystéro-épilepsie, p. 426, 427.