Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/168

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main et employée comme telle[1]. Cette dernière expérience est pour nous du plus grand intérêt : elle nous montre que, dans un même organe, adapté à la fois à la locomotion et à la préhension, l’une persiste, bien que altérée, quand l’autre, la plus délicate, a disparu.

L’instabilité de l’action volontaire, complexe, supérieure (c’est tout un) par rapport à l’action automatique, simple, inférieure, se montre encore sous une forme progressive dans la paralysie générale des aliénés. « Les premières imperfections de la motilité, dit Foville, celles qui se traduisent par un défaut à peine commençant dans l’harmonie des contractions musculaires, sont d’autant plus appréciables qu’elles intéressent des mouvements plus délicats, qui exigent une précision et une perfection plus grandes dans leur accomplissement. Il n’est donc pas étonnant qu’elles se traduisent d’abord dans les opérations musculaires si délicates qui concourent à la phonation. » On sait que l’em-

  1. Ferrier, p. 36, 37. Dans l’expérience de Goltz, si la lésion est faite au cerveau gauche, dans tout mouvement où le chien a coutume de se servir de la patte antérieure en guise de main, il néglige l’usage de la patte droite. C’est ainsi qu’il tiendra un os uniquement avec la patte antérieure gauche ; c’est cette patte seulement qu’il emploiera pour fouiller le sol ou atteindre sa blessure. Si l’on a dressé l’animal à donner la patte au commandement, après la mutilation, il ne donnera plus que la patte gauche, tandis qu’il tiendra sa patte droite comme rivée au sol. (Goltz, ap. Dict. encycl. des sciences médicales, art. Nerveux, p. 588.)