Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/169

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barras de la parole est un des premiers symptômes de cette maladie. Si faible, au début, qu’une oreille exercée est seule capable de le saisir, le trouble de la prononciation augmente progressivement et aboutit à un bredouillement inintelligible :

« Les muscles qui contribuent à l’articulation ont perdu toute leur harmonie d’action ; ils ne peuvent plus se contracter qu’avec effort ; la parole est devenue méconnaissable.

« Dans les membres, les lésions de la motilité n’affectent d’abord que les mouvements qui comportent le plus de minutie et de précision. Le malade peut faire de grandes marches et se servir de ses bras, pour des travaux qui n’exigent que des mouvements d’ensemble ; mais il ne peut plus exécuter de petites opérations délicates des doigts, sans trembler un peu, et sans s’y reprendre à plusieurs fois : on s’en aperçoit surtout si on lui dit de ramasser une épingle à terre, de remonter sa montre, etc. Les artisans habitués, par leur métier, à des travaux de précision, sont hors d’état de s’occuper, bien avant ceux qui n’ont que des tâches grossières à remplir. — Lorsqu’il s’agit d’écrire, la plume est tenue avec une indécision qui se traduit par une irrégularité plus ou moins prononcée des caractères tracés. Plus la maladie avance dans sa marche, plus l’écriture devient tremblante et défigurée ;