Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/171

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grave, l’affaiblissement musculaire. Il affecte d’abord les membres supérieurs ; c’est là un caractère presque constant. Les doigts deviennent inhabiles, maladroits ; la main serre mal les objets et les laisse échapper. Puis cette faiblesse gagne l’avant-bras et le bras ; le malade ne peut alors se servir de ses membres supérieurs que d’une manière très incomplète ; il en arrive à ne plus pouvoir manger seul. Plus tard, ces phénomènes s’étendent aux membres inférieurs ; la station devient difficile ; la marche est incertaine, titubante ; puis tout cela va croissant. Les muscles du dos se prennent à leur tour… et le malheureux paralytique est condamné à garder le lit[1]. »

Nous pourrions rapporter encore ce qui se passe dans les convulsions, la chorée, etc. Cette marche, qui n’a pour le médecin qu’un intérêt clinique, a pour nous un intérêt psychologique. Ces faits, d’expérience journalière, suffiront, je l’espère, à produire la conviction, à montrer que la loi de dissolution suit bien une marche du complexe au simple, du volontaire à l’automatique, que le dernier terme de l’évolution est le premier de la dissolution. Nous n’avons étudié jusqu’ici, il est vrai, qu’une désorganisation des mouvements ; mais ceux qui traitent la psycho-

  1. Fournier, ibid., art. Alcoolisme, p. 636, 637.