moyens toujours plus grands de conserver sa puissance et d’augmenter ses moyens d’attaque et de défense.
Une différenciation de ce genre s’augmente en même temps qu’une autre prend naissance par l’immigration de transfuges qui s’attachent aux plus puissants du groupe tantôt comme serviteurs attachés au travail manuel, tantôt comme serviteurs armés ; dans ce dernier cas, ils forment une classe de serviteurs attachés à l’homme puissant et sans lien avec le sol. Enfin, puisque, dans les groupes de ces sortes de tribus, les transfuges se rassemblent de préférence autour des plus forts et se font ses adhérents, ils deviennent des instruments actifs des intégrations et des différenciations subséquentes que la conquête réalise.
L’inégalité de situation sociale, amenant l’inégalité dans la faculté de se procurer des aliments, des vêtements et l’abri, tend à fixer des différences physiques ; celles-ci tournent encore à l’avantage des gouvernants et au désavantage des gouvernés. Outre les différences physiques, les manières de vivre produisent dans chaque classe des différences mentales, émotionnelles et intellectuelles, qui aggravent le contraste général de ces classes.
Viennent ensuite les conquêtes, d’où résultent les sociétés composées, et plus tard, par la victoire de nouveaux conquérants, les sociétés doublement composées ; on voit par là se former diverses couches de rangs superposés. Il en résulte en général que si les rangs de la société conquérante s’élèvent respectivement plus haut que ceux qui existaient auparavant, ceux de la société conquise s’abaissent d’autant.
Les divisions de classes produites durant les premières périodes de l’âge militaire se dérangent et s’effacent dès que de nombreuses petites sociétés s’unissent pour former une grande société. Les rangs qui rappelaient l’organisation locale cèdent peu à peu le pas aux rangs créés par l’organisation générale. Au lieu d’agents délégués et subdélégués qui sont les chefs militaires, propriétaires des subdivisions qu’us gouvernent, il y a des agents qui forment une couche de plus en plus distincte répandue dans toute l’étendue de la société — c’est-à-dire une conséquence d’une administration politique avancée.
Avant tout, nous avons à remarquer que, si l’évolution politique supérieure de grands agrégats sociaux tend à renverser les divisions de rang qui s’étaient développées dans les petits agrégats qui entrent dans leur composition en mettant à leur place d’autres divisions l’avancement de l’industrialisme renverse encore plus complètement ces divisions primitives. En donnant naissance à une
