Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 11.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
159
h. lachelier. — l’enseignement de la philosophie

2o par la Logique et la Théorie de la Connaissance ; 3o par la Psychologie. L’enseignement de tout professeur, qui veut réussir auprès des étudiants, doit comprendre ces trois parties de la philosophie ou tout au moins deux d’entre elles. Il suffit de jeter les yeux sur les programmes semestriels de chaque Université pourvoir que la majorité des cours leur est consacrée, et que les cours où elles sont traitées sont presque sans exceptions les « grands cours ». Il est rare qu’un cours d’Histoire, de Logique ou de Psychologie, ait lieu moins de quatre fois par semaine. Ce sont les sujets auxquels professeurs et étudiants tiennent le plus. Ainsi, pour prendre quelques exemples, le professeur Kuno Fischer, l’un des plus suivis de toute l’Allemagne, fait en deux ans toute l’histoire de la philosophie en quatre cours et la Logique en un cours. L’enseignement de M. Wundt se compose essentiellement de sa Logique et Théorie de la Connaissance et de sa Psychologie physiologique, auxquelles il croit devoir ajouter un cours d’histoire de la philosophie moderne.

M. Drobisch fait régulièrement chaque hiver sa Psychologie, et chaque été sa Logique. M. Lotze expose tour à tour, la Logique, la Psychologie et la Métaphysique. Les trois cours fondamentaux de M. Prantl à Munich sont : un cours de Logique et Encyclopédie philosophique ; un cours sur l’évolution de la philosophie depuis Kant ; un cours d’Histoire générale de la philosophie. Enfin les grands cours de M. Zeller sont encore des cours de Psychologie, de Logique unie à la Théorie de la Connaissance, et d’Histoire de la philosophie.

Nous reviendrons sur la manière dont les Allemands conçoivent ces trois « disciplines philosophiques ». Disons auparavant quelques mots des autres parties de la philosophie et des cours accessoires.

La Métaphysique, la science de l’être, n’est plus enseignée que par un petit nombre de professeurs, presque tous de l’école de Hegel ; et elle se réduit alors à une sorte de Logique métaphysique fondée sur l’identité de la pensée et de l’être. Telle est la Logique du professeur Kuno Fischer de Heidelberg. Les jeunes professeurs ont tous abandonné la Métaphysique ; ils se contentent de reléguer dans le domaine de cette science, à laquelle ils croient souvent fort peu, un certain nombre de questions sur lesquelles ils préfèrent ne pas se prononcer en chaire, par exemple la question de la liberté ou celle de l’immortalité de l’âme.

La Théodicée n’est enseignée sous ce nom dans aucune Université. La science de Dieu est réservée à la Théologie. Néanmoins les plus importants parmi les problèmes qui composent en France la Théo-