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alternatives dans sa lutte contre Osiris. Néanmoins c’est une puissance diabolique et qui ravage, toujours renaissante, après avoir été vaincue.

En Perse, Ahouramazda soutenu des sept Ameshaspentas (Science, Bonté, Pureté, Valeur, Affabilité libérale, Producteur, Vérificateur), des Yazatas, génies, des Fravarshis, âmes élues, lutte contre Ahriman, soutenu par les Devas et Ako-Manô, Andra, Çaourva, Nâonhaithya, Tauru et Zaïrica. On lutte contre Angromayous en le convertissant au principe contraire comme il est la sécheresse, le limon inculte, le serpent, le dieu des pasteurs nomades du Touran, le Perse, en cultivant, en repoussant la barbarie combat pour Ormuzd. Les animaux purs, le cheval blanc qui écrase les reptiles, l’aigle, le chien qui attaque le chacal et le loup, le grand musc, fait pour combattre contre le ver intestinal, le hérisson qui tue les fourmis, le coq qui salue la lumière, l’aident dans cette lutte. Il combat d’ailleurs non aidé par la divinité, il construit lui-même la fatalité, et, le travail étant créateur, le travail finit par organiser complètement Ormuzd, et il n’y a plus place dans la création pour Abriman. Plus tard, le mazdéisme se modifie, la lutte contre Abriman devient la conquête ; le génie du mal par Belzebuth, serpent dieu de la luxure, domine la femme, et la lutte s’égalise pour durer jusqu’en une époque lointaine où triomphe Ormuzd.

Le culte babylonien serait une magie organisée en culte les points de départ en seraient la religion des Accadiens, leurs croyances à la forme d’embarcation sphéroïdale, renversée qu’eut la terre puis au-dessus était l’atmosphère, région des nuages ; au-dessus le ciel tout entouré d’eau qui jaillit et fait trois fleuves en mouvements continus, trois régions gouvernées par trois dieux : Anna, dieu du ciel ; Ea, de la terre, Moul-ge et Nin-ge, pour la région souterraine. L’enfer, un endroit ou n’existe plus le sentiment, les morts y descendent ; ni peines ni châtiments ; les tristesses des pays immuables sont égales pour tous. Les Babyloniens croyaient aux incubes et aux succubes, ont créé Lilith, croient le feu supérieur au soleil. La race sémitique, en émigrant en Chaldée, modifia cette religion elle créa Bel, Belit, Adar, Nebo, Sin, Istar, Bin, Samas, les Anounaki et Nouah. Il y eut une hiérarchie, et le soleil devint supérieur au feu. Sur ce chapitre, nous ferons simplement observer M. Gener que son système reposant sur les Accadiens est grandement ébranlé par M. Halévy et beaucoup d’autres savants éminents, qui voient dans l’accadien une langue hiératique des prêtres assyriens ; il lui faudrait alors renverser toutes ses théories.

Le premier type du démon est Hazazel, à qui l’on Sacrifie le bouc expiatoire ; ce Hazazel ne peut être, comme le dit l’auteur, un ancien dieu devenu démon ; c’est un des noms de Javeh ; il n’y a chez les Hébreux aucune personnification du mal. Jehovah, dieu des armées, gouverne, légifère, dirige, châtie par la captivité ou suscite des libérateurs ; il est dieu jaloux, comptant pour rien l’homme sans la foi ; ainsi les massacres de vingt-quatre mille Juifs fornicateurs.

Ses châtiments ne sont pas irréguliers ; ils coïncident avec une dimi-