Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 11.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
200
revue philosophique

Ernst Krause. Erasmus Darwin translated from the German by W. S. Dallas, with a preliminary notice by Charles Darwin (London, John Murray, 1879).

Un Allemand, le docteur Ernst Krause, publiait dans le numéro de février 1879 du Kosmos un essai sur les ouvrages scientifiques d’Erasme Darwin, le grand-père et le précurseur de l’illustre auteur de l’Origine des espèces. Cet essai a été traduit en anglais, et Charles Darwin l’a fait précéder d’une notice préliminaire sur la vie de son grand-père, qui tient plus de la moitié du volume. Ce volume offre un, grand intérêt philosophique à deux points de vue ; nous y trouvons de précieux renseignements sur les origines du transformisme en Angleterre, et nous rencontrons en même temps un curieux exemple d’hérédité des goûts et des talents.

Personne n’était mieux que Darwin à même de raconter la vie de son grand-père ; il s’est servi de documents particuliers qui donnent un grand intérêt à la biographie qu’il a écrite. Les principaux de ces documents sont : une grande collection de lettres écrites par Erasme Darwin, son cahier de notes, quelques notes écrites après la mort d’Erasme par son fils, le père de Ch. Darwin, et les souvenirs qu’a gardés ce dernier de ce que son père lui a dit sur son aïeul quelques notes de Violetta Darwin, fille d’Erasme, et quelques notices ou ouvrages déjà publiés.

Nous avons, en résumant les travaux de Ch. Darwin et de Krause, à examiner d’abord Erasme Darwin lui-même dans sa vie et dans ses écrits, ensuite à donner quelques renseignements sur ses ascendants et ses descendants.

Erasme Darwin naquit à Elston Hall le 12 décembre 1731 ; il mourut à Breadsall Priory, près de Derby, le 13 avril 1802, dans sa soixante et onzième année. À dix ans, il fut envoyé à Chesterfield-School, où il resta neuf ans, alla ensuite au collège de Saint-John, à Cambridge. Là, il écrivit quelques poésies et un poème sur la mort du prince Frédéric, en 1751, qui fut publié en 1795 par l’European Magazine. En 1754, il alla étudier la médecine à Edinburgh. Les connaissances littéraires et classiques qu’il avait acquises à Cambridge, ses talents poétiques et la vivacité de son esprit lui donnèrent une supériorité marquée sur les autres étudiants. En 1755, il prit le grade de bachelier en médecine, et en 1756 il s’établit comme médecin à Nottingham. En novembre 1768, il s’établit à Lichfield ce fut là, puis à Derby, où il alla en 1781, et près de Derby, qu’il composa tous ses ouvrages. Quelques cas heureux lui firent acquérir de bonne heure une clientèle. En 1757 il épousa miss Mary Howard, avec laquelle il paraît avoir vécu heureux pendant les treize années qui s’écoulèrent jusqu’à la mort de sa femme. En 1781, il épousa en secondes noces la veuve du colonel Chandos Pole. Après son mariage à Lichfield et après un court séjour à Radburn Hall, il alla s’établir à Derby et enfin à Breadsall-Priory, à quelques milles de Derby.