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ANALYSESmarty. — Die Entwickelung des Farbensinnes.

goûts de son père. Il avait en revanche ses goûts particuliers qui le portaient vers la généalogie, la collection de monnaies, la statistique. Tout jeune encore, il comptait les maisons de Lichfield et s’ingéniait à trouver le nombre des habitants ; il fit ainsi une sorte de recensement, et, quand on en fit un réel, son estimation se trouva presque exacte. Il avait certainement beaucoup de mérite, et son père, le frère de Charles Darwin, avait une haute idée de ses talents. Il fut avoué avec succès à Lichfield mais il eut une fin malheureuse il périt par le suicide, dans un moment de folie.

Le troisième fils, Robert Waring Darwin (né en 1766), le père de Charles Darwin, n’hérita pas des goûts de son père pour la poésie et la médecine ; il n’avait pas non plus l’esprit scientifique. Mais il aimait à faire des théories, et c’était un observateur d’une pénétration tout à fait extraordinaire. It n’exerçait guère d’ailleurs ses facultés que dans la pratique de la médecine et dans l’étude du caractère humain. Il avait une mémoire extraordinaire pour certaines dates. Comme son père, il causait remarquablement bien ; comme lui encore, il était quelque peu porté à se mettre en colère, bien que la sympathie fût le trait dominant de son caractère comme de celui d’Erasme.

Des enfants qui naquirent du second mariage d’Erasme, l’un devint officier de cavalerie, l’autre recteur d’Etston, et un troisième, Francis (né en 1786, mort en 1859), médecin. Il fit de lointains voyages et montra du goût pour l’histoire naturelle. Un de ses fils, le capitaine Darwin, est un grand chasseur et a publié un petit livre qui montre une observation pénétrante et une grande connaissance des habitudes de divers animaux.

La fille aînée d’Erasme, Violetta, épousa T. Galton, et l’on peut certainement attribuer à l’influence héréditaire de son grand-père maternel la remarquable originalité de l’esprit de leur fils, Francis Galton.

Ajoutons à cette liste, dressée par Charles Darwin, Charles Darwin lui-même, le plus grand de tous, et ses fils.

Fr. Paulhan

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Dr Anton Marty.Die Frage nach der geschichtlichen Entwickelung des Farbensinnes (La question de l’évolution historique du sens des couleurs). C. Gerold, Vienne, 1879 ; 160 p.

L’hypothèse de l’évolution du sens des couleurs dans l’espèce humaine a été entrevue, il y a une vingtaine d’années, par M. Gladstone, dans ses Etudes sur Homére. Développée par le savant linguiste Lazarus Geiger, rajeunie et vulgarisée avec éclat par le docteur Hugo Magnus de Berlin, elle a fait l’objet de vives controverses en Allemagne, parmi les philologues et les naturalistes. M. Marty, qui est philosophe, a pensé que la masse des faits rassemblés de part et d’autre était assez considérable pour que la philosophie en entreprit l’examen critique.