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ANALYSESg. sergi. — Natura dei fenomeni psichici.

mouvement ? » L’auteur recherche d’abord si les phénomènes psychiques peuvent se ramener au mouvement, et ensuite comment ils peuvent s’y ramener. Pour résoudre la première question, M. Sergi tâche d’établir : 1o que les phénomènes psychiques sont essentiellement des fonctions physiologiques dérivées d’une propriété biologique primitive ; 2o que, comme fonctions physiologiques, ils sont des manifestations de conditions physico-chimiques. S’appuyant sur la théorie et les expériences de Claude Bernard, M. Sergi admet que l’irritabilité, forme élémentaire de la sensibilité, est une propriété générale du protoplasme. L’évolution morphologique et l’évolution physiologique corrélative ont amené la différenciation dans l’organisme. Se fondant sur les données de l’embryologie, M. Sergi conclut que les divers tissus, les divers organes dérivent d’un seul élément par évolution et différenciation. De même, les diverses fonctions ont une origine unique. Ainsi la sensibilité consciente dérive du développement organique et est une des manifestations les plus élevées de la vie. Quant à sa deuxième proposition, M. Sergi cite pour la démontrer les expériences bien connues de Schiff, de Byasson, etc.

On peut se demander si M. Sergi a réellement montré que les phénomènes psychiques se ramènent au mouvement. Est-ce montrer cette réduction que d’établir la correspondance des phénomènes psychiques et des phénomènes cérébraux ? Il me semble que M. Sergi ne s’est pas placé suffisamment au point de vue de ses adversaires. La thèse de M. Sergi peut certainement se défendre ; mais il n’indique pas assez de quelle manière elle sera défendue. Examinons la seconde partie du travail de M. Sergi où l’auteur fait un nouvel effort pour rapprocher l’esprit et la matière, pour englober les phénomènes psychiques dans les processus physiologiques qui amènent leur apparition.

Il s’agit de savoir comment les phénomènes psychiques peuvent être considérés comme des modes de mouvement. La solution du problème dépend encore ici de deux propositions qui sont les suivantes : 1o Un état de conscience est la dernière phase d’un phénomène psychique, et tout le processus antérieur est purement physique et inconscient. 2o La manifestation psychique est un résultat du processus physiologique.

Le phénomène psychique est un phénomène complexe : il a un commencement, un développement, une fin. Le commencement est une excitation venue du dehors, le développement existe dans des processus de nature physiologique. Il peut arriver que le phénomène s’arrête là ; il est alors incomplet et de nature purement physique. Le processus arrivant aux centres nerveux, prend une plus grande extension, et le processus nerveux central peut être appelé un troisième antécédent physiologique du phénomène de conscience et une phase secondaire du processus physiologique. « La conscience n’aperçoit aucune de ces phases antécédentes, de même qu’elle n’aperçoit aucun des éléments qui composent une phase ce qui devient facile à comprendre quand on