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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS




la filosofia delle scuole italiane
Avril-novembre 1880.

Les numéros d’avril et d’août contiennent la suite et la fin du travail de M. Panizza sur la Physiologie du système nerveux dans ses relations avec les faits psychiques. Le commencement de cette étude a été analysé dans le numéro d’avril de la Revue philosophique.

M. Panizza continue sa critique de la théorie généralement admise sur les fonctions du système nerveux. Ce sont d’après lui des idées à priori qui ont fait expliquer les paralysies qui suivent la solution de continuité d’un nerf par l’interruption de la transmission des impressions sensitives de la périphérie au centre et des impulsions motrices du centre à la périphérie. La rupture d’un nerf ne supprime pas toujours la sensibilité des parties où le nerf se distribue. Les faits prouvent que la sensibilité n’est abolie dans un endroit que quand il est privé complètement de communication avec le système entier. « On pourrait objecter que la continuité est nécessaire pour que la transmission puisse s’accomplir. Mais nous avons de nombreuses expériences faites sur la moelle qui démontrent que les conditions qui suffisent à maintenir la continuité entre les diverses parties du système nerveux et qui pour cela maintiennent intacte la sensibilité, rendent la transmission inconcevable. On peut couper transversalement la moelle d’un animal en réservant seulement un faisceau antérieur ou un faisceau postérieur, ou un peu de substance grise ; dans tous ces cas, la solution de continuité n’est pas complète et la sensibilité est conservée dans le train postérieur. Mais, si l’on admet que la sensibilité est conservée, parce que les impressions sont encore transmises aux centres, on ne comprendra pas comment la transmission, qui exige des voies anatomiquement distinctes dans les divers systèmes qui composent la moelle épinière, peut s’établir encore quand ceux-ci sont presque entièrement détruits, et on ne comprendra pas non plus comment l’élément restant peut remplacer les autres dans cette fonction. » De même, la rupture d’un nerf n’abolit pas le mouvement si ce n’est quand elle isole complètement une portion du système nerveux.

Considérons maintenant les paralysies de la sensibilité ou du mouvement qui se produisent dans des parties limitées du corps à la suite de lésions des centres nerveux. Pour que ces faits puissent servir à prouver la transmission, il faut que la localisation de la sensibilité et de la volonté dans les centres soit démontrée expérimentalement. Mais il n’en est pas ainsi. « Le fait d’une paralysie partielle