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Ch. secrétan. — religion, philosophie et science.

constituent pas la religion. Quant à celle-ci, le mode de sa transmission se dérobe à notre analyse, et ne paraît pas dépendre de nous.

Ces thèses ne sont déduites d’aucun système ; elles portent sur des matières de fait ; on les propose comme des vérités empiriques, résultant de l’observation de l’humanité au point actuel de son développement.

Néanmoins nous ne les donnons pas comme incontestables ; nous supposons plutôt que l’une d’elles au moins, toutes les trois peut-être, seront contestées. Il en est une en revanche qui vraiment s’entend d’elle-même, qui nous semble pourtant presque entièrement négligée et qui nous importe plus que tout le reste ; c’est que, pour juger de la religion, il faut la connaître, et qu’on ne peut l’étudier que là où elle est. Le dogme, le cérémoniel, l’influence sociale n’en sont que des effets, des contre-coups, sont des problèmes dont le fait vivant donne seul la clef. C’est la personnalité des hommes vraiment religieux qu’il faudrait observer et s’efforcer de comprendre. L’obligation nous paraît en découler des principes de l’empirisme, et c’est surtout à ses représentants que nous avions à cœur de la rappeler.

Charles Secrétan.