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ANALYSESth. desdouits. — La Métaphysique.

endroit, l’auteur nous parle de la nature des anges « L’homme ne pouvait s’élever à la connaissance intellectuelle qu’après avoir passé par la sensation. Les anges sont affranchis de cette nécessité les purs esprits, ayant une vie tout intellectuelle, peuvent connaître immédiatement l’essence des choses, et ils la connaissent dès qu’ils existent. C’est chez eux que les idées sont innées dans toute la force du terme. »

J’ai surtout indiqué les côtés faibles du livre de M. Robert ce n’est pas qu’il n’y en ait d’autres ; mais ces autres sont, à mon avis, de beaucoup les moins nombreux et les moins importants. Rendons au moins hommage aux bonnes intentions de l’auteur et à ses dispositions conciliantes. « Nous repoussons, dit-il, toutes les doctrines exclusives, tout ce qui appauvrit l’esprit humain tout ce qui diminue notre foi et notre amour. R en ne nous paraît plus funeste que cette étroitesse d’esprit qui supprime sans façon tout un ordre de faits et d’idées. Avons-nous été nous-même assez conciliant dans la discussion des systèmes Ne pourrait-on pas nous reprocher d’avoir trop contredit, trop épluché, trop ergoté ? Nous le craignons parfois. Le lecteur en jugera. »

F. Paulhan.

Th. Desdouits. La métaphysique et ses rapports avec les autres sciences. Paris, Ernest Thorin. In-12, 525 p.

L’ouvrage de M. Desdouits a été composé pour répondre à l’appel de l’Académie des sciences morales et politiques, qui avait mis au concours pour l’année 1877 la question de la métaphysique considérée comme science. L’Académie, après avoir couronné l’ouvrage de M. Liard, accorda un second prix au mémoire de M. Desdouits, et certes elle n’aurait pu trouver un champion plus déterminé que son lauréat de la spéculation métaphysique.

Pour M. Desdouits, en effet, non seulement la métaphysique est une science absolument certaine, mais elle est le support de toutes les autres sciences. Otez-la, l’édifice des connaissances humaines s’écroule tout entier. Voilà l’idée principale défendue par M. Desdouits. Son livre se partage en trois parties. Dans la première, il recherche ce que c’est que la science et si la métaphysique est réellement une science. Dans la seconde, il discute les principales objections qu’on fait contre la possibilité de la métaphysique : 1o la relativité de la connaissance humaine et son impuissance à embrasser autre chose que des phénomènes ; 2o la subjectivité des idées de la raison. Dans sa troisième partie enfin, l’auteur examine le progrès en métaphysique et les conditions de ce progrès.

Toutes les conclusions de M. Desdouits sont favorables à la métaphysique. La métaphysique est une science, elle possède la même