Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 11.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
432
revue philosophique

tion publiée en 1874. En comparant soigneusement les deux textes, nous avons noté un grand nombre de changements.

L’auteur a abrégé certains développements qui lui ont paru sans doute allonger inutilement un ouvrage déjà si riche en faits et en théories.

D’autres parties, sans subir de changements notables, ont été mises à une autre place. Ainsi, tout ce qui est consacré au développement des fonctions sensorielles et a la structure histologique des organes des sens a été condensé en un chapitre unique (tome I, p. 279 à 321). Un plus grand nombre de subdivisions introduites dans quelques chapitres permettent au lecteur de mieux s’orienter. Cette nouvelle édition nous a paru d’une ordonnance supérieure à la précédente et d’une disposition plus commode pour l’étude.

Mais toutes ces modifications sont d’une importance secondaire au prix de ce que l’auteur a ajouté. Nous n’avons pas l’intention de donner ici l’analyse d’un ouvrage contenant près de mille, pages, d’autant moins que nous en avons exposé ailleurs les points principaux[1]. Nous voutons seulement, parmi les très nombreuses additions, noter les principales, afin que le lecteur puisse apprécier l’importance de ce travail de révision.

Le premier chapitre a été complètement refondu. Il est consacré au « développement organique des fonctions psychiques, » à la détermination des caractères et des limites de la vie psychique (travaux de Hackel sur les radiolaires, de Darwin sur les plantes insectivores) et à la différenciation des fonctions psychiques (travaux de Kleinenberg)[2].

Signalons dans les chapitres suivants les travaux récents sur la structure des nerfs (étranglements inter-annulaires de janvier) (p. 33), mais surtout le résumé des données fournies par la pathologie sur la transmission des impressions sensitives ou motrices dans la moelle épinière et l’encéphale (recherches de Flechsig, Charcot, etc., p. 94 et suiv.).

La question des localisations cérébrales, qui n’avait guère été qu’effleurée dans la première édition, est longuement traitée (p. 134 et suiv.). Outre les études de Ferrier et de ses prédécesseurs Fritsch et Nothnagel, qui sont assez connues en France, on y trouve celles de Munk) qui le sont beaucoup moins, mais qui ont aussi leur importance, surtout pour ce qui concerne le sens de la vision. L’exposé des fonctions du cerveau (211-224) a été aussi fort modifié.

Pour les sensations, la distinction entre les sens chimiques et les sens mécaniques a été plus nettement accentuée (p. 279). L’étude sur la loi psychophysique résume tout ce qui a paru sur la question. Le nouveau chapitre sur le Gefülssinn est important pour l’étude de la sensibilité musculaire.

  1. Revue scientifique, 27 novembre et 4 décembre 1875.
  2. Pour le compte-rendu détaillé de ces travaux voir la Revue philosophique, t. V. p. 446.