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est à peu près exactement parallèle au postérieur de l’autre côté[1].

Dans ces conduits osseux sont logés des canaux membraneux, qui n’ont guère plus du cinquième de leur diamètre, et qui sont également renflés en ampoule à une de leurs extrémités. Au niveau de cette ampoule, il ne reste plus que fort peu d’espace entre les parties membraneuses et les parois de la cavité ; mais cet espace est, comme nous le disions, bien plus considérable dans le reste du canal ; et il est occupé par un liquide (la périlymphe) et du tissu connectif, qui relie en certains points, d’une manière plus ou moins ferme, le canal membraneux au canal osseux. À l’intérieur du canal membraneux se trouve également un liquide (endolymphe), qui remplit aussi l’utricule. Celle-ci est une petite poche membraneuse, elliptique, aplatie de dehors en dedans, dont le plus grand diamètre mesure 3 mill. 5, et où les trois canaux viennent s’ouvrit par cinq ouvertures (les extrémités non ampullaires des deux canaux verticaux s’unissant entre elles). Le nerf du vestibule, qui paraît, avons-nous dit, complètement distinct du nerf du limaçon, se distribue aux trois canaux membraneux et à l’utricule. Les nerfs des canaux ne se ramifient que dans les ampoules. Ils pénètrent, sur chacune d’elles, dans un repli de la paroi concave du canal, qui, vu en dedans, figure une saillie transversale occupant environ le tiers de la circonférence de l’ampoule. Pour l’utricule, la distribution nerveuse se fait dans une région qui mesure 3 millimètres de long sur 2 de large et dont la saillie est moins sensible que dans les ampoules. Lé mode de terminaison des nerfs est encore contesté ; on s’accorde toutefois sur un point : c’est que les fibres nerveuses traversent l’épithélium qui revêt l’intérieur des canaux et de l’utricule, et se terminent par des cils forts délicats. De petits corpuscules de carbonate de chaux (otolithes) arrondis ou en forme de prismes terminés par deux pointes, et qui peuvent atteindre jusqu’à 0 mill. 012 de long, sont contenus non seulement dans l’utricule (comme dans lé saccule), mais aussi dans les ampoules, et même dans les canaux.

Toute vibration se propageant dans l’endolymphe doit évidemment mettre en mouvement ces otolithes ; et ceux-ci exciteront directement les cils qui garnissent les crêtes transversales des ampoules, et détermineront ainsi une sensation. Les questions à résoudre sont donc de savoir : 1o la nature et l’usage de ces sensations ; et, 2o leur excitant physiologique normal, c’est-à-dire l’agent qui détermine les vibrations de l’endolymphe.

  1. Sur un grand nombre d’animaux divers, les plus grands écarts dè parallélisme constatés par M. Brown ne vont qu’à 10º ; encore sont-ils rares.