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dérées comme rien d’actuellement mental ; mais que ce sont des pouvoirs induits, aussi bien ceux qui constituent l’organisme lui-même que ceux qui affectent l’individu organique. »

La « philosophie de l’organisation » (c’est le nom que l’auteur donne à son système) établit que l’entière élaboration organique de l’individu atteint son plus haut degré dans la production d’une « présence mentale » où toutes les affections sont condensées en un moment de réalisation consciente. Tous les arrangements nerveux tendent à former le foyer microscopique que nous appelons la « présence mentale ». Toutes les dispositions et propriétés du système nerveux doivent donc être considérées comme la potentialité de ce moment toujours ressuscitent de réalisation consciente.

L’auteur consacre ensuite quelques mots à la question de la personnalité, et il considère notre organisation tout entière comme un résultat accumulé de l’expérience, comme une unité capitalisée que nous distingons de toutes les incitations particulières de la vie journalière. (La suite de ce travail est annoncée.)

Notes et Discussions : E. Gurney. Le passage de l’excitation à la sensation, — C. Robertson. Localisation des fonctions du cerveau. — J. Sully. Horwicz et les sensations organiques. — Davidson : Définition de l’intuition. — Monck. Les deux écoles de psychologie (l’école de l’introspection et l’associationisme : l’auteur s’attache à faire voir ce qu’il y a de commun entre elles et comment une réconciliation est possible), — Sidgwick. Sur la doctrine fondamentale de Descartes, — Carveth Read. Les vers mnémoniques du syllogisme. — Scannell. Les propositions conditionnelles. — Copner. Les motifs et impulsions de l’esprit. — Edgeworth M. Leslie Stephen et l’utilitarisme.


The Journal of speculative Philosophy.

October 1881 — January 1882.

Cette revue continue la publication des lectures faites à l’occasion du centenaire de Kant, dont nous avons déjà parlé.

F. Watson. La philosophie critique dans ses rapports avec le réalisme et le sensationalisme. Article écrit avec beaucoup de clarté et de précision. — L’auteur s’attache à montrer la véritable nature des deux formes de l’espace et du temps dans la critique kantienne. La déduction des catégories contient virtuellement toute la philosophie de Kant. Son exposition, dans l’ouvrage original, n’est pas un modèle de clarté ; mais elle se réduit, en bref, à ceci : le monde des objets est constitué par l’activité synthétique d’une intelligence consciente qui, d’une part, unit les impressions éparses des sens sous les conditions formelles de l’espace et du temps, en objets étendus et déterminés, liés entre eux comme causes et effet et comme action réciproque, et d’autre part ramène les