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ANALYSES. — G. SERGI. Teoria della percezione.

gane externe qui est eu relation immédiate avec les forces qui l’ont excitée. De cette manière, la communication ne cesse pas entre l’organe central et l’organe extérieur et les forces extérieures ; il y a une relation ininterrompue, un lien direct et immédiat avec l’organe dans lequel le phénomène psychique reçoit son achèvement. Sans cette onde réflexe du processus nerveux, il n’y a aucune perception, et le changement psychique qui peut se produire est une pure sensation, »

Reste à prouver l’existence de cette onde réflexe, sur laquelle on peut élever beaucoup de difficultés. L’auteur a consacré à cette tâche un chapitre entier (p. 75-97). Il y a selon lui des preuves abondantes et diverses que l’onde perceptive est une onde réflexe. Il les classe en indirectes et directes.

Preuves indirectes. — 1o Quand nous nous représentons un point de la superficie de notre corps, en y pensant avec une attention soutenue, il se produit en ce point certains états plus ou moins vagues qui ne peuvent s’expliquer d’une manière claire que par l’excitation des nerfs sensoriels,

2o Les illusions des amputés et celles qui se produisent après l’opération de la rhinoplastie ne semblent explicable à l’auteur que par sa théorie,

Preuves directes. — 1o Si l’on tient une aiguille près d’un point visible de la peau, en menaçant de piquer, le sujet éprouve une vague sensation sui generis qui ne pourrait se produire s’il n’y avait une onde nerveuse allant du centre à la périphérie. L’idée stimule le processus nerveux,

2o Expériences faites par l’auteur sur les images accidentelles colorées, positives et négatives et qui se rapprochent comme résultat de la suivante.

3o L’auteur, quand il étudie au microscope, tient contrairement à l’usage les deux yeux ouverts. Au bout de quelque temps, l’image qui est dans le champ du microscope lui apparaît projetée dans la direction de la ligne de visée de l’autre œil. Cette image microscopique n’est pas seule, mais mêlée à l’image de ce qui se trouve à la portée de l’œil qui ne regarde pas au microscope. Avec l’hypothèse de l’onde centrifuge, l’explication de ce phénomène est simple et facile, parce que cette onde, pour produire la perception, ne se limite pas à un seul nerf optique, mais qu’elle se transmet par les deux, qui sont sa voie commune et naturelle.

4o Une preuve analogue serait la combinaison binoculaire des couleurs, c’est-à-dire que deux couleurs différentes placées dans deux champ visuels différents donnent une couleur résultante. Ce phénomène a été vu par Dove, Regnault, Brücke, Ludwig, Panum, Hering ; il est nié par Helmholtz, Meyer, Volkmann, Meissner et Funke.

5o On peut avoir des images accidentelles indépendamment de l’excitation directe de la rétine, par pure excitation centrale.

6o Certains faits qu’on explique par la persistance des impressions