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a nature. Voilà pourquoi la pensée divine antique est hors de contradiction ; la pensée divine moderne est l’âme de la contradiction, parce qu’avec cette dernière elle devient, se forme, et comme se nourrit (quasi si pasce) des contraires. Hegel réalise le possible intuitif de Kant, mais en le rendant réel toujours sur les conditions de l’esprit, de la pensée, par conséquent subjectif. Le système d’Hegel est tellement enchaîné dans la logique, dans la nature et dans l’esprit, qu’il ne laisse prendre haleine qu’à la fin de ces trois parties : c’est une chaîne dont les anneaux s’appellent l’un l’autre, sans pouvoir se fermer jamais.

L. Ferri : Le phénomène dans ses relations avec les sensations, la perception et l’objet. — L’auteur voudrait revoir le vocabulaire philosophique et l’unifier dans ses parties essentielles. Il étudie à ce propos un des sujets favoris de son maître Mamiani, la perception. Etude spiritualiste, mais claire et intéressante, dont voici les principaux objets : réalité du phénomène, tout à la fois objectif et subjectif, qu’il faut distinguer du fait ; union et opposition de la sensation et du phénomène considérées dans l’extension, le mouvement et la résistance ; relation de l’espace avec le phénomène dont il est la forme, et son rapport de dépendance avec l’extension ; la correspondance du sujet et de l’objet fondée sur sa base rationnelle par les lois communes entre le phénomène et la réalité externe ; l’idéalisme de Berkeley réfuté par l’histoire de la nature ; possibilité d’un accord entre la physique et la métaphysique, moyennant la distinction et la correspondance du monde phénoménal et du monde subsistant en soi fondées sur les rapports entre l’aspect géométrico-mécanique et l’aspect dynamique de la réalité.

T. Mamiani : Du sens moral et du libre arbitre. — On connaît les théories métaphysiques de l’auteur sur les premiers faits et les premières vérités. Il les reproduit encore à propos de la nature des principes moraux, du bien, de la fin de l’homme, du devoir, de la responsabilité. Il dit aussi leur fait aux matérialistes, aux darwinistes, aux nouveaux fatalistes, aux déterministes, aux statisticiens, aux mécanicistes et aux phrénologistes. — Le même auteur publie une appréciation de l’intéressant et consciencieux ouvrage que L. Ferri vient de publier en français : La psychologie de l’association.


Variétés. — Nous devons à l’obligeance de M. le professeur Park (Queen’s College Belfast), auquel nous adressons nos remerciements, la communication des questions qu’il a posées aux examens pour la logique et la métaphysique de 1879 à 1883. Nous voudrions pouvoir publier in extenso la liste de ces questions. Nous devons nous borner à quelques remarques et à quelques citations.

Logique. Les questions pour l’examen de logique sont tantôt historiques, tantôt dogmatiques. Les questions historiques sont de beaucoup les moins nombreuses. Elles sont en général très précises et assez restreintes. Exemple :