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E. DE HARTMANN. — l’école de schopenhauer

peut se figurer que comme une lutte entre deux puissances substantiellement différentes. Selon moi, au contraire, une opposition fonctionnelle des attributs du Tout-Un est suffisante pour fonder cette évolution, et avec Lange et Bilharz je vois dans la loi scientifique de la constance de la force une vérité métaphysique. Mon réalisme transcendantal, Peters le regarde comme la seule conception possible du monde mais il reproche à la preuve indirecte que j’en donne de n’avoir force probante qu’en s’appuyant sur une autre preuve de Schopenhauer, preuve méconnue par moi, à savoir, celle de la volonté se saisissant immédiatement elle-même dans sa réalité. Les autres points où il croit s’écarter de moi ne proviennent le plus souvent que de ce qu’il n’a qu’une connaissance insuffisante de ma manière de voir, ou qu’il l’entend mal.

Juger si les points de vue où sont arrivés les auteurs dont nous avons parlé doivent être considérés comme des progrès sur ceux où je me suis arrêté, et en quelle mesure il les faut considérer comme tels, il va de soi que cela est hors de ma compétence. Il ne s’est agi pour moi ici que de donner un aperçu rapide du mouvement de la pensée provoqué par la philosophie de Schopenhauer.

E. de Hartmann.

Bibliographie. — Pour les écrivains mentionnés ci-dessus, ce sont surtout les ouvrages suivants que l’on a eus en vue : Julius Frauenstädt : Neue Briefe über die Schopenhauersche Philosophie (Leipzig, 1875). Alfons Bilharz : Der heliocentrische Standpunct der Weltbetrachtung Stuttgart, 1879). Philipp Mainländer : Philosophie der Erlösung (Band I, Berlin, 1875 ; Band II, Frankfurt a M., 1883). Julius Bahnsen : Zum Verhältniss zwischen Wille und Motiv (Stolp und Lauenburg i. P. 1870) ; Zur Philosophie des Geschichte (Berlin, 1872) ; Der Widerspruch im Wissen und Wesen des Welt, 2 Bde (Leipzig, 1880 et 1882). Lazar B. Hellenbach ; Philosophie des gesunden Menschenverstandes (Wien, 1876) der Individualismus im Lichte der Biologie und Philosophie der Gegenwart (Wien, 1878) ; die Vorurtheile der Menschhheit. 3 Bde (Wien, 1879 bis 1880). F. Albert Lange : Geschichte des Materialismus und Kritik seiner Bedeutung in der Gegenwart (1. Auflage Iserhnlo, 1866). Eugen Dühring : Krilische Geschichte der Philosophie (Berlin, 1. Aufl., 1869) ; Cursus der Philosophie (Leipzig, 1875). Ludwig Noiré : Der monistische Gedanke, eine Concordanz der Philosophie Schopenhauers, Darwins, R. Mayers und L. Geiger’s (Leipzig, 1875). Carl Freiherr du Prel : Die Metaphysik der Geschlechtsliebe in ihrem Verhältniss zur Geschichte (in der « Esterreichischen Wochenschrift für Wissenschaft und Kunst », 1872, Bd II) ; Der gesunde Menschenverstand vor den Problemen der Wissenschaft (Berlin, 1872) ; Psychologie der