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ANALYSES.g. buccola. La legge del tempo, etc.

d’un sinapisme). Il a constaté que le temps du discernement est plus court dans ce cas.

Je ne dirai rien du chapitre sur la durée des perceptions complexes et de l’association des idées : il n’est qu’un résumé des recherches faites par Wundt et ses élèves ; elles ont été analysées dans la Revue (tome XI, p. 431, et tome XII, p. 530 ; Trautschold, Recherches expérimentales sur l’association). « La science, dit notre auteur, a rassemblé les premiers matériaux sur cette question. C’est bien peu comparé à ce que l’on devait connaître ; mais la voie est tracée, et, en la suivant, nos connaissances s’étendront, »

Le reste du volume est consacré à d’intéressantes recherches relatives à la mémoire. Buccola s’occupe d’abord de la durée de la reproduction., Quels sont les rapports entre la durée d’une perception externe et la durée de sa reproduction ? « Je crois, dit-il, avoir trouvé un moyen de vérifier par l’expérience les rapports qui existent entre quelques caractères des perceptions visuelles et leurs images ; je les présente simplement à titre d’essai avec leurs résultats numériques, pensant, quoi qu’ils vaillent, qu’ils démontrent la possibilité de résoudre le problème par la voie expérimentale » (p. 321). La physiologie moderne a bien établi que la figure visible d’un corps est constituée par une double série de sensations parallèles et continues : les unes purement rétiniennes, les autres dérivant en majeure partie des petites contractions du muscles de l’œil. Par expérience et habitude acquise, nous leur associons comme équivalentes les images tactiles et motrices qui se produiraient en touchant avec la main les contours de l’objet et en suivant, à l’aide de sensations musculaires d’une durée plus ou moins longue, les points successifs de cet objet. Il y a donc deux manières de reproduire dans notre mémoire la perception d’un corps en mouvement.

Pour la reproduction visuelle, voici comment l’auteur procède : Il regarde attentivement et pendant quelque temps une circonférence divisée en parties égales et ayant six centimètres de diamètre. Sur cette circonférence se meut une aiguille avec une vitesse constante. À l’aide d’un mécanisme électromagnétique, l’aiguille parcourt un espace déterminé, par exemple un quart de la circonférence. Il reproduit par la vision interne ce mouvement d’une façon aussi exacte que possible. Quand l’aiguille imaginaire lui paraît arrivée à son point d’arrêt, il interrompt le courant électrique et arrête ainsi le mouvement uniforme de l’aiguille réelle. Il peut donc ainsi comparer le phénomène intérieur avec le phénomène extérieur. Cette expérience se fait naturellement les yeux fermés et dans le silence le plus complet.

Pour la reproduction à l’aide du mouvement, c’est-à-dire des sensations musculaires, il procède d’une manière analogue, en faisant décrire à la main une série successive de mouvements dans l’air ambiant. Il s’y applique avec toute l’attention possible, et si une cause quelcon-