Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 16.djvu/431

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
427
ANALYSES.g. buccola. La legge del tempo, etc.

sont proportionnelles à la grandeur des durées ; que le sens chronométrique devient moins précis, à mesure que nous avons à apprécier de plus grandes quantités de temps. D’après Vierordt et Wundt, pour les très petites durées, l’erreur est positive ; pour les durées moins courtes elle est négative. Le moment d’indifférence, c’est-à-dire celui où le temps subjectif à une valeur numérique identique au temps réel, est représenté par le nombre 0,755.

Nous ne dirons rien du dernier chapitre, consacré à la mémoire organique et où l’auteur procède avec la même méthode. Ce chapitre, qui a paru en 1882 dans la Rivista di filosofia scientifica, a été analysé ici (décembre 1882, tome XIV, p. 690, 691).

Nous n’avons rien dit non plus de l’Introduction, où l’auteur expose, dans les meilleurs termes, tout le profit que la psychologie peut retirer de ces recherches. Cette rapide analyse suffit à montrer l’intérêt de l’ouvrage. C’est le premier travail d’ensemble qui nous soit offert sur les études psychométriques, et il est indispensable à tous ceux qui veulent les connaître. « Il nous semble, dit l’auteur, que cette branche rigoureuse de la psychologie physiologique, la psychométrie, est destinée à résoudre bien des problèmes. Son importance vraie et légitime, en traitant des phénomènes mentaux, ne repose pas, comme on pourrait le croire, sur une simple exposition de chiffres. Aux nombres recueillis avec toute la rigueur de la méthode et de l’expérience, il faut savoir appliquer le critérium analytique et y surprendre les divers facteurs du processus psychique, C’est là, je crois, le point qui mérite d’être étudié plus que tout autre et sans préjugé d’aucune sorte » (p. 33). Ce passage valait la peine d’être cité, parce que M. Buccola a tenu pleinement sa promesse. Ce n’est pas un amas de chiffres et d’expériences qu’il nous présente, c’est avant tout leur interprétation critique. « Beaucoup, ajoute-t-il en finissant, reste à faire dans le domaine immense de la pensée, et la psychologie garde pour l’avenir de nouvelles et fécondes découvertes. » On peut dire, sans aucune réserve, que l’auteur a beaucoup contribué à ce travail, et son ardeur infatigable nous permet de croire qu’il n’en restera pas là.

Th. ribot.