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ANALYSES.g. cattaneo. Le colonie lineari.

plexes, voire un estomac à parois granulées[1], sans être pour cela des agrégats de cellules. Mais d’autre part elles s’unissent les unes aux autres, comme cela a lieu chez les Grégarines et les Labyrintules, simples colonies. Suivons ce rameau : quand les colonies de plastides ont atteint un certain degré de fusion et de division du travail, elles donnent origine à un individu véritable, agrégat de second ordre, la gastréide ou personne organique simple. Celle-ci reste-t-elle isolée ? Elle peut offrir avec le temps une complication extraordinaire ; au lieu des Olynthus et des Dicyema si faiblement organisés, on aura les Turbellariés, les Tuniciers isolés et peut-être les mollusques. Mais elle peut aussi, pendant la période où la différenciation est relativement faible, former des colonies, des personnes multiples (Hypergastréides) tantôt segmentaires, comme chez les Vers, les Arthropodes et les Vertébrés eux-mêmes, tantôt rayonnées, tantôt arborescentes, Est-ce tout ? Et avons-nous épuisé tous les cas de complication possible ? Non, car les personnes multiples peuvent se réunir pour former des unités nouvelles ; c’est ce que font les coralliaires, les ophiurides, et ce type peut atteindre même un plus haut degré de fusion et de concentration, comme cela se voit chez les Echinodermes, Simples ou complexes, tous ces animaux, formés de personnes multiples déjà associées, sont des cormus. L’agrégation n’a pas dépassé ce stade.

Comme le fait remarquer l’auteur, cette classification des individualités concorde avec celle de M. Perrier. Celui-ci reconnaît également

  1. M. Kunstler a bien voulu nous montrer plusieurs infusoires présentant distinctement une cavité stomacale à parois fixes. Mais il ne considère pas les infusoires comme des, cellules. Voici à quelles conclusions aboutissent ses recherches sur les flagellés, les plus récentes de toutes à notre connaissance :

    « En résumé, j’admets que des cellules sont formées par un nombre variable de sphérules de protaplasme qui constitueraient des sortes d’individualités élémentaires, et que là où la division de la matière vivante en cellules n’existe pas, ces corpuscules se trouvent seuls. Les cellules sont de petites masses de protoplasme formées par un nombre très variable de sphérules… elles constituent par rapport à ces sphérules des sortes d’individualités composées d’ordre supérieur… et quand le mode de groupement qui les caractérise n’existe pas, ce sont les sphérules seules qui par leur réunion constituent le protaplasme et qui semblent être réellement les organites élémentaires. — Les infusoires ne sont pas des êtres unicellulaires, ainsi qu’on l’admet généralement ; ils ne sont pas non plus formés de plusieurs cellules ; celles-ci n’apparaissent que chez d’autres organismes. Ainsi les sphérules protoplasmiques sont les individualités primordiales qui se rencontrent seules chez les organismes les plus inférieurs dans l’échelle des êtres ; ce sont des corpuscules qui paraissent être des individualités véritables, car ils jouissent d’une puissance d’évolution propre, individuelle. Ainsi les nucléoles, les grains de chlorophylle, qui ne sont en réalité que des sphérules semblables un peu différenciées, se divisent d’ordinaire plus ou moins activement et peuvent se mouvoir. (J. Kunstler, Contribution à l’étude des flagellés, p. 99.) Suivant que les cellules végétales sont ou non exposées à la lumière, les grains de chlorophylle viennent se placer près de la surface éclairée, ou restent le long des parois. »