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BEWAN LEWIS. — localisations cérébrales

ce domaine d la science ; et quoique je pense que le temps est mûr pour ce travail, pour un échange de vues, pour l’élaboration d’un plan de recherches, je me garderai soigneusement d’offrir autre chose que de simples suggestions ou indications, relatives à certains problèmes qui attendent une solution et qui ne peuvent être encore que discutées.

Et, d’abord, jetons un coup d’œil sur les méthodes essentielles à l’investigation de notre sujet. Une recherche scientifique entièrement systématique est seule apte à nous conduire au succès que nous désirons. Nous devons donc apprendre à examiner les diverses lésions localisées dans l’écorce cérébrale, à savoir :

1o L’étendue superficielle et l’exacte profondeur dont les limites doivent être exprimées graphiquement ;

2o L’atrophie localisée de l’écorce cérébrale dans ses rapports avec les couches de cellules nerveuses et avec les tractus terminaux des vaisseaux ;

3o Le volume relatif des circonvolutions ;

4o Les tractus de dégénérescences, ascendantes et descendantes.

Assurément, personne n’objectera que cette minutieuse méthode de recherche est impossible, avec toutes nos facilités actuelles d’investigation : dans ce champ, la recherche organisée et systématique doit triompher à la longue. L’importance de l’aide que nous fournit le microscope ne sera pas niée non plus par ceux qui connaissent les divers états pathologiques du cerveau ; par ceux qui ont vu comment certains éléments nerveux, probablement de nature motrice, sont affectés dans l’épilepsie et la paralysie générale ; par ceux qui connaissent les formes variées de dégénérescence des différentes couches corticales, la prolifération progressive du tissu conjonctif dans les couches profondes de fibres en arc et de cellules fusiformes, absolument ensevelis sous leur tissu nucléaire, les changements semblables qui se produisent sous les membranes et s’étendent graduellement de haut en bas aux différentes séries de cellules, les régions localisées de dégénérescence vasculaire et une foule d’autres changements apparents. Nous avons entendu beaucoup parler de ces changements qualitatifs de l’écorce et de la moelle, et ce qu’il nous faut maintenant plus particulièrement demander, ce sont des recherches précises et étendues sur les limites topographiques de ces lésions.

Et maintenant, du point de vue psychologique, demandons-nous quels principes doivent guider notre étude des maladies mentales. Il me semble que, à chaque pas dans notre présente recherche, il