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A. En ce qui concerne le sens de l’ouïe, par exemple, j’ai pu constater à l’aide de différents instruments que les sons ont une action dynamogène qui varie avec leur intensité et leur hauteur, c’est-à-dire que l’intensité des sensations de l’ouïe, mesurée par leur équivalent dynamique, est en rapport avec l’amplitude et le nombre des vibrations.

J’ai fait avec le concours de M. Londe des expériences à l’aide de diapasons gradués dont nous faisions varier l’amplitude des vibrations

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Fig. 7. — Contractions chez un sujet normal M. L. aa, à l’état normal ; bb, sous l’influence du bruit continu du gong.

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Fig. 8. — Effort soutenu à l’état normal chez une hystérique.

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Fig. 9. — Effort soutenu chez le même sujet sous l’influence de vibrations sourdes et continues d’un gong ; les coups de tampons se marquent par une secousse.

et l’éloignement, qui me paraissent démonstratives. Les impressions auditives exagèrent comme les autres excitations, non-seulement l’intensité de l’effort brusque (fig. 7), mais encore l’intensité et la durée de l’effort soutenu (fig. 8 et 9), et la puissance à renouveler l’effort.

Lorsque nous parlons des impressions auditives, nous n’avons en vue que les impressions uniformes, monotones, fournies par une même note. Les excitations auditives combinées constituant l’harmonie, à laquelle la mémoire et les associations d’idées peuvent ajouter une signification particulière, ont une action variable suivant les circonstances. Aussi voit-on des résultats différents suivant qu’il s’agit de morceaux tristes ou gais : les premiers sont dépressifs, les seconds sont excito-moteurs. Ces effets, qui se constatent au dynamomètre avec la plus grande facilité sur des sujets non nerveux, viennent à