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formes) ; 15o réflexes visuels supérieurs ; par exemple : comprendre les changements d’expression de la figure, être sensible à la beauté des formes et des couleurs, etc.

Hamilton. Sur le corps calleux de l’embryon. Recherches faites sur un embryon humain de quatre mois (de vie intra-utérine). L’auteur y trouve une confirmation des vues qu’il a déjà exposées d’après des études sur le cerveau de l’adulte. Le corps calleux n’est pas une commissure ; c’est en réalité une décussation de certaines fibres corticales. Elles viennent de la couche corticale d’un côté, traversent la partie supérieure du corps calleux pour passer du côté opposé et, après avoir longé la cavité ventriculaire, vont en bas former la plus grande partie de la capsule interne et la moitié interne de la capsule externe.

Haycraft. Recherches expérimentales sur la nature de la cause objective de la sensation. Deux points sont bien établis : la sensation retarde sur le stimulus qui la produit ; elle dure après que le stimulus a cessé d’agir. Si l’on pose le bout du doigt sur une roue dentée et qu’on la tourne lentement, chaque dent sera sentie et reconnue séparément. Si on augmente la vitesse, on ne reconnaît plus chaque choc séparé, mais il se produit la sensation que nous appelons rudesse (roughness). En tournant encore plus rapidement de manière que 1400 dents touchent le bout du doigt en une seconde, la sensation change et devient celle de poli (smoothness) Ainsi donc trois périodes qui ne sont d’ailleurs pas nettement délimitées. Cette expérience nous montre une grande analogie entre le sensation du toucher et celles de l’ouïe et de la vue. L’auteur rapproche le chatouillement de ce qui se produit dans la deuxième période. Il fait remarquer aussi que la sensation de désagréable devient agréable, suivant la rapidité. — Température : l’extrémité d’une tige froide mobile est mise périodiquement en contact avec le doigt. Chaque fois, au bout d’une seconde, il se produisait une sensation uniforme et continue de froid. Si c’était au bout d’une seconde et demie, chaque choc était associé avec une sensation séparée de froid. La sensation dure plus d’une seconde après la disparition du stimulus, mais moins d’une seconde et demie. — L’auteur pense que lorsque les limites d’une sensation ne sont pas bien définies dans le temps, cela vient non de la nature du sensorium, mais de la manière dont l’énergie externe est changée en énergie nerveuse dans l’organe terminal. Les recherches de Ramsay montrent que la sensation d’odorat, dépend du nombre des vibrations, comme celles de l’ouïe et de la vue. Les gaz d’un très petit poids moléculaire sont incapables de produire une sensation. — La conclusion générale de son travail, c’est que la qualité de la sensation est déterminée objectivement par la fréquence de l’excitation.

B. Johns. Comment rêvent les aveugles. L’auteur rapporte plusieurs cas. L’un reconnaît (en rêve) son frère mort, par la voix et en se trouvant avec lui dans les champs, étendu sur le sol et respirant l’air frais. Un autre rêve à un ami qui est en prison et étonné de le rencontrer,