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ABC. ABL. 3


[* Se laisser abatre à la moindre afliction. Arn.] Abatant, participe. Qui veut dire qui abat.

Abatant, participe. Qui veut dire qui abat.

Abatant, s. m. Terme de marchand de drap, maniere de dessus de table, élevé au fond d'une boutique, & à l'un & à l'autre bout des magazins, s'abatant, ou s'élevant selon le jour qu'on veut donner au lieu où est la marchandise.

Abatu, abatuë, adj. Coupé, démoli.

[Bois abatu, tour abatuë.]

  • Abatu, abatuë, adj. acablé, ruïné, vaincu, terrassé.

[* Le parti des ennemis est abatu. Abl. Tac.

  • On me raporta à mon logis fort abatu. Voi. l. 9.
  • On voit l'orgueil du monde à ses piez abatu. Gon. Poe.]
ABC. ABD.

A, B, C, s. m. Croix de par Dieu, les 24 lettres de l'alphabet.

Aprendre l'a, b, c.

  • A, b, c. Fondement de quelque art, ou de quelque sience, principe de quelque art, de quelque sience, ou de quelque doctrine.

[* La doctrine des opinions probables est le fondement & l'a, b, c de toute notre morale. Pas. l. 5.

Abces, s. m. Tumeur où il y a des humeurs enflées, ou supurées.

[Un dangereux abcés.]

ABD. ABH.

Abè, s. m. Chef d'Abaïe, celuy qui possede la sétiéme dignité de l'Eglise, & celle qui est immédiatement au dessous de la dignité d'Evêque. Pinson, traité des bénéfices.

Abé régulier. Abé religieux qui a la direction du temporel, & du spirituël de son abaïe.

Abé séculier. Abé qui n'est pas religieux.

Abé commendataire. Abé qui n'est pas religieux.

Abeille, s. f. Insecte qui vole, & qui fait le miel. l'Abeille mérite d'être admirée, Abl. Luc.

Abequer, v. a. Terme d'oiselier, donner la béquée à un oiseau. [Abéquer un merle.]

Abesse, s. f. Religieuse qui possede une abaïe, & qui en vertu de sa dignité a pouvoir sur ses Religieuses, & sur les séculiers qui servent dans son couvent, & qui desservent des chapelles qui en relevent. Pinson.

Abhorrer, v. a. Prononcez aboré, ce mot signifie détester, avoir en horreur.

[Les Loix abhorrent le vice, & embrassent la vertu. Patru, Plaidoié, 9.]

ABJ. ABL.

Abjet, abjecte, adj. Vil, méprisable, bas. [Neron n'avoit


tiré de l'amour d'une servante que des sentimens bas, & abjects. Abl. Tac. an. l. 13. c. 16.

La gloire qui s'aquiert sur des ennemis abjects perd bientôt son lustre. Vau. Quin. l. 9.

Volsei étoit d'une naissance basse & abjecte. Maucroix, Schisme, l. 1.]

Abjection, s. f. Ce mot signifie abaissement, & il se dit dans les matieres de piété.

[J. Christ a vecu dans la derniere abjection.]

Abîme, s. m. Profondeur immense, goufre profond.

[Un profond abîme, Abl.

l'Ocean étoit jaloux de voir sonder ses abîmes, Abl. Tac.]

  • Abîme. Enfer.

[* Ils ont à combatre toutes les puissances de l'abîme. Patru. 3. Plaidoié.

  • Apres avoir enseigné aux autres le chemin du Ciel, il craint d'être précipité dans

l'abîme. Maucroix, Homelie. 1.]

  • Abîme, Fond immense & infini.

[* La raison humaine est un abîme où l'on se perd. Abl. Luc.

  • Précipiter du faîte de la gloire dans l'abîme du néant. Abl. Luc.]

Abîmer, v. a. précipiter dans des abîmes, dans des goufres profonds, comme dans les enfers, faire périr.

[Abîmer les coupables, les uns par des tremblemens de terre, les autres par des déluges. Abl. Luc.

Il ne faut qu'un moment pour abîmer toutes vos richesses. Maucroix, Homelie, 2.]

  • Abîmer. Périr, ruïner, perdre entierement, consumer.

[* Je m'embarque sur la même mer où j'ai pensé tant de fois abîmer, Voi. Poe.

  • On tâche de l'abîmer. Sca.
  • Il abîma dans cette profusion toute l'opulence de Rome, Abl. Ces.]

S'abîmer, v. r. je m'abîme, je me suis abîmé, je m'abîmai. Se précipiter.

[Il s'abîma dans les enfers aprés avoir frapé du pié. Abl. Luc. Tom. 3.]

  • S'abîmer. Se jetter dans quelque chose de fâcheux comme dans une abîme.

[* Si tu savois dans quels maux mon coeur s'est abîmé, toi-même tu voudrois qu'il n'eût jamais aimé. Mol.]

  • S'abîmer. S'apliquer profondément à quelque chose à force de contemplation.

[* S'abîmer dans la méditation.]

Abîmé, abîmée, adj. Précipité dans des abîmes, péri, ruïné, perdu, qui est entierement en quelque chose. [Que tous les peuples qui ont oublié Dieu, soient abïmez. Pseaume de David.

Ils prétendoient que tout ce grand travail seroit bien-tôt abimé. Vau. Quin. l. 4.

  • C'est un homme abîmé. C'est a dire qui a perdu tout son bien, qui est sans ressource.
  • Abimé dans la douleur. Arn.]

Abjurer, v. a. Renoncer publiquement à quelque erreur, quitter publiquement, renoncer publiquement à sa créance.


A 2 Ab-