Page:Richelet - Dictionnaire françois, 1680, Part1, A-D.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
4 ABO. ABO.


[Abjurer une héresie. Arn. Abjurer la foi Crétienne.]

  • Abjurer. Quitter, laisser, renoncer.

[* Les Poëtes ont abjuré la poësie. Sca.

  • Elle a abjuré tout sentiment de pudeur, & de vertu. Patru. Plaidoié. 9.]

Abjuration, s. f. Renoncement à quelque erreur. [Faire abjuration.]

ABL.

Ablatif, s. m. Terme de Grammaire. Le sixiéme cas de quelque nom. [Ablatif absolu.]

Able, s. m. Poisson de riviere qui est de la grandeur d'un doigt, & quelque fois un peu davantage, qui a le dos verd & le ventre blanc. [Un petit able.]

Ablution, s. f. Terme d'Eglise. l'Ablution se fait lorsqu'apres la communion le Prêtre lave ses doigts dans le Calice avec le vin, ou avec l'eau & le vin. C'est aussi le vin & l'eau qui ont servi à laver les doigts du Prêtre. [La prémiere ablution, la seconde ablution, faire l'ablution, prendre l'ablution.]

ABO.

Aboier, Abaier, v. a. Japer, l'usage est pour aboier. [Chien qui aboie tout le monde, Abl. Luc.

Aboier apres les passans.]

+ * Aboier. Médire, crier aprés quelqu'un, reprendre, ataquer quelqu'un.

[+ * Il y a de certaines gens qui aboient tout le monde. Abl. Luc.

+ * Il faut avoir du mépris pour eux, & les laisser aboier. Sca. Poe.]

+ * Aboier. Aspirer avidement aprés quelque chose, l'atendre avec passion.

[+ * Il y a des gens autour de luy qui aboient aprés sa succession, Abl. Luc.]

+ Aboier à la lune, pro. faire des éforts inutiles contre des gens qui sont au dessus de nos ateintes.

Aboi, s. m. Le cri naturel du chien.

[Au premier aboi que fait le limier le loup sort de son liteau, Sal. Ouïr l'aboi d'un chien. Abl. Luc.]

Abois, s. m. Moment où la bête expire.

[Cheval qui rend les abois. Vau. Quin. l. 5. c. 13.

Tenir les abois. Sal.]

Abois. Ce mot se dit des personnes & veut dire agonie, combat de la chaleur naturelle avec la maladie.

[Etre aux abois.]

  • Abois. Moment où une chose est prête à périr, moment où l'on est prêt à sucomber.

[* Mettre ses ennemis aux abois. Voi. Poe.

  • Mettre la pudeur aux abois. Benserade.
  • On y voit tous les jours l'innocence aux abois. Dépreaux. Satire, 1.]

Abolir, v. a. Casser, anuler, mettre hors d'usage, éfacer, & oter entierement.

[Abolir une coutume, des impôts, une superstition, la memoire & le souvenir de quelque belle action. Ablanc.]


Abolition, s. f. Anéantissement de quelque chose ré mission, grace d'un crime commis.

[Demander l'abolition de quelque impôt.

Il a eu l'abolition de son crime.]

Abominable, adj. Détestable.

[Reproche abominable, action abominable, Pas. l. 16]

Abomination, s. f. Horreur qu'on a d'une chose, ou d'une personne.

[Etre en abomination à tous les peuples, Abl. Tac.

Le Seigneur a en abomination les sanguinaires. Arn.]

+ Abonder, Avoir en abondance.

[+ Toutes sortes de délices abondent en ce lieu. Voi. l. 86. Paris est sans comparaison, il n'est plaisir dont il n'abonde. Maj. Poe. Abonder en son sens, c'est à dire, être opiniâtrément ataché à son sens.]

Abondant, abondante, adj. fertile, qui a en abondance. [l'Alemagne est abondante en troupeaux. Abl. Tac. Ger.]

Abondanment, adv. Avec abondance. [ Le parasite ne seme, ni ne moissonne, & trouve tout abondanment, Abl. Luc.]

Abondance, s. f. Grande quantité de quelque chose. [Ils se reposerent dans une abondance de toutes choses. Abl. Ret. l. 4.]

Abondance. Terme de colége. Vin où il y a beaucoup d'eau que les gens de colége donnent à leurs pensionnaires.

Abonner, v. a. Traiter avec un fermier public de ce qu'on doit donner à cause des choses qu'on veut vendre durant un tems, sur lesquelles ce fermier a pouvoir de lever un certain droit pour le Roi. s'accorder de ce qu'on doit donner pour une certaine chose.

[Abonner un vilage à une certaine somme d'argent.]

Abonnement, s. m. Traité qu'on fait avec un fermier public par lequel on convient de donner une certaine somme d'argent pour la vente de certaines choses durant un tems.

Abonnir, v. a. Terme de potier, faire sécher à demi, & rendre en état de rebatre. [Abonnir le carreau.]

Abord, s. m. Aproche, arrivée. [Avoir l'abord galand, avoir l'abord civil & honnête, défendre l'abord d'un fleuve. Abl. Arr. l. 1. éviter l'abord des galans. Mol. bour. A notre abord dans l'isle nous fumes ataquez. Abl.]

D'abord, adv. Incontinent, aussi tôt, la prémiere fois & avant toutes choses, prémiérement. [Ataquer l'ennemi d'abord. Abl. Ret. Accepter les présens qu'on avoit refusez d'abord. Abl. ret. l. 5.]

Abordage, s. m. Terme de mer. Tout ce que fait un navire quand il en aborde un autre. Il y a de deux sortes d'abordages, l'un qui se fait en combatant, l'autre par hazard, ou de mauvais tems, la nuit, en sortant d'un port, ou en y entrant. [Faire un abordage.]

Aborder, v. n. Arriver au bord, venir en un lieu, en un païs, y prendre terre, entrer, venir. [Il ne put aborder à cause que la rive étoit escarpée. Abl. Luc. Aborder en des païs inconnus. Vau. Quin. l. 4. Les présens abordoient chez moi de toutes parts. Abl. Luc. Tom. 1.]

Aborder,