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NOSTALGIE DE JEUNESSE BLANCHE


 
Douleur de voir une par une
Les fleurs de sa jeunesse en fuite dans le vent,
Et de les voir tomber sur le gazon mouvant
Comme des larmes de la Lune.

Douleur de voir diminué
Son patrimoine ancien d’espérance et de rêve,
Et d’être un grand oiseau perdu sur une grève,
Qui bat de l’aile, exténué !

Douleur d’avoir appris la vie,
De ne plus croire à rien des choses qu’on rêva,
Et de ne plus savoir vers quel soleil on va
Sur la pente qu’on a gravie.