Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/89

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Qu’ils sont coquets, qu’ils sont charmants !
Tous ces Astyanax d’Homère,
Lisant leurs petits compliments
A la fête des père et mère !

O les bouquets ! ô les présents !
Les œufs de Pâques, les arbustes,
Les souvenirs des premiers ans,
Des jours sereins, des jours robustes I

Enfants, vous nous rendez ce temps
Qui par vous semble proche encore ;
Nous revivons notre printemps
Et nous revivons notre aurore.

Voilà pourquoi j’ai si souvent,
Au lieu des tristesses banales,
Évoqué, le soir en rêvant,
Ces folles têtes virginales !…

Je suis semblable au voyageur
Qui monte le flanc des collines
Pour aller parcourir, songeur,
Quelque vieux manoir en ruines ;