Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/188

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.


HENRI ROCHEFORT. par A. Rodin
(Cliché Bulloz).
verve joyeuse, mais il ne pouvait rester immobile un seul instant. Il me reprochait plaisamment ma conscience professionnelle. Il disait en riant que je passais tour à tour une séance à ajouter une boulette de glaise et une autre à la retirer.

Lorsque, quelque temps après, son buste recueillit les suffrages de gens de goût, il s’associa sans réserve à leurs éloges, mais il ne voulut jamais croire que mon œuvre fût restée exactement ce qu’elle était quand je l’avais emportée de chez lui : Vous l’avez beaucoup retouchée, n’est-ce pas ? me répéta-t-il souvent. En réalité, je n’y avais même pas donné un coup d’ongle.