Page:Rodin - L’Art, 1911, éd. Gsell.djvu/318

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Je déclarai que j’étais persuadé.

— Je ne demandais qu’à l’être, fit à son tour Bourdelle ; car j’adore mon métier, et ma boutade de tout à l’heure me fut soufflée sans doute par quelque mélancolie passagère ; ou plutôt, désireux d’entendre l’apologie de ma profession, j’ai agi comme ces femmes coquettes qui se plaignent d’être laides pour provoquer les compliments.

Il y eut quelques instants de silence : car nous songions à ce qui venait d’être dit. L’appétit d’ailleurs n’y perdit rien et les fourchettes firent merveille pendant cette trêve.

Puis, m’avisant que Rodin s’était modestement oublié en indiquant l’influence spirituelle des maîtres :

— Vous-même, lui dis-je, vous aurez exercé, sur votre époque, une action qui, certainement, se prolongera sur les générations prochaines.

En célébrant avec tant de force notre être inté-