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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/36

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GŒTHE ET BEETHOVEN

aïs il nous faut ici, avant de poursuivre notre route, faire halte un moment, et peser la valeur du

témoignage de Bettine.

Encore que je ne puisse, au cours de cet essai, tenter de résoudre « l’énigme » de cette femme extraordinaire, à qui je tâcherai de consacrer ailleurs une étude plus précise 1, je dois, au moins dans les grandes lignes, poser les données du problème devant les yeux du lecteur, et dire les conclusions auxquelles je suis arrivé. Nous avons maintenant les moyens de voir clair dans cette âme. Depuis quelques années, sa correspondance authentique avec Gœthe a été publiée. Des études critiques ont fait minutieusement la comparaison des textes 1 2. Malgré des lacunes, dues à la disparition de lettres importantes, on peut aujourd’hui dégager nettement, surtout pour l’époque qui nous occupe, le certain du possible, et celui-ci de l’erroné ou de l’ima¬ 1. On trouvera, plus loin, un court Essai de sa biographie psychologique.

2. Il s’agit de la comparaison entre les lettres authentiques, récemment retrouvées, et les lettres arrangées que publia Bettine, en 1835, après la mort de Beethoven et de Gœthe (Gœthes Briejwechsel mit einem Kinde). — Je citerai particulièrement la thèse philologique du Dr Waldemar Oehlke : Betlina von Arnims Briefromane, 1905, — le Bettinas Briefwechsel mit Goethe, collationné sur les originaux et publié en 1922 par Reinhold Steig, — et le Beltinas Lebcn und Briejwechsel mit Gœthe, publié par Fritz Bergemann, 1927,