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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/57

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GŒTHE ET BEETHOVEN

devant Bétonnante figure, évoquée par Bettine : (on le verra par la suite, à l’empressement non commun qu’il mettra à aller visiter Beethoven à Teplitz). Et s’il n’a pas écrit (et pour cause !) la lettre du 6 juin, que lui prête Bettine x, •— après le départ de Bettine, qui, non contente de ses longs entretiens, lui a laissé un long récit par écrit, et qui, trois jours après, lui adresse encore une nouvelle lettre, plus ardente que les précédentes — il répond, le 17 août, en exprimant la surprise et la joie que lui ont faites « ces feuilles quelle lui a remises et quil a lues et relues. Et maintenant, arrive ta dernière lettre, qui surpasse toutes les autres... » — Jamais Bettine n’a produit sur Goethe une plus forte impression 1 2 ; jamais il n’a évalué plus haut sa valeur d’esprit ; et comme son génial égoïsme appréciait les autres en raison de l’apport du butin spirituel qu’ils venaient déposer à ses pieds, il va lui témoigner sur-le-champ l’estime nouvelle qu’il 1. Dans le Briefu-echsel de 1835, Bettine imagine que Gœthe répond aimablement à sa première lettre sur Beethoven, la félicite paternellement de ce qu’elle lui a conté de cette grande personnalité ; il évite prudemment de juger Beethoven ; mais il exprime avec politesse le désir de le rencontrer un jour. — Tout ceci est, fort vraisemblablement, un reflet exact de ce que Gœthe a dit, mais non écrit, à Bettine.

2. Un document inédit (brouillon de lettre de Bettine) que je publie dans mon quatrième Essai, vient de nous révéler que, dans les journées de Teplitz, cette impression n’a pas été platonique.